Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé, vendredi 30 octobre, que la liberté d’expression n’était « pas sans limites » et ne devait pas « blesser de façon arbitraire et inutile » certaines communautés.
« Nous allons toujours défendre la liberté d’expression, mais cette liberté n’est pas sans limites « , a affirmé M. Trudeau, en réponse à une question sur le droit à caricaturer le prophète Mohammad (S), comme l’a fait le magazine français Charlie Hebdo.
« Nous nous devons d’agir avec respect pour les autres et de chercher à ne pas blesser de façon arbitraire ou inutile ceux avec qui nous sommes en train de partager une société et une planète », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
« On n’a pas le droit par exemple de crier au feu dans un cinéma bondé de monde, il y a toujours des limites », a argumenté le chef du gouvernement, cité par l’AFP.
Prenant ses distances avec la position du président français Emmanuel Macron qui a heurté les sentiments de plus de 2 milliards musulmans en défendant la publication des caricatures portant atteinte au Prophète de l’Islam (S), M. Trudeau a plaidé pour un usage « prudent » de la liberté d’expression.
« Dans une société pluraliste, diverse et respectueuse comme la nôtre, nous nous devons d’être conscients de l’impact de nos mots, de nos gestes sur d’autres, particulièrement ces communautés et ces populations qui vivent encore énormément de discriminations », a-t-il lancé.