Les accusations proférées contre l’Iran par la ministre israélienne de l’Environnement Gila Gamliel lui attribuant la responsabilité de la marée noire qui a envahi la côte de la Palestine occupée n’ont pas été prises au sérieux ni par le Mossad, ni par l’armée israélienne ni par Greenpeace Israel ou d’autres organisations de protection de l’environnement.
Selon le journal israélien Jerusalem Post, le Mossad et l’armée israélienne ont déclaré avoir été choqués par les accusations de Gamliel , assurant qu’ils ne pouvaient confirmer la validité de ses allégations, et qu’ils ne savent pas sur quelles preuves elle a fondé ses allégations.
« On ne savait pas par quels canaux israéliens Gamliel est passé pour obtenir et vérifier ses informations et décider de les annoncer sans en discuter au préalable avec l’armée israélienne, la marine et le Mossad, qui sont traditionnellement les organisations responsables du dossier iranien », indique le journal israélien.
Les responsables ont estimé que l’accusation de la ministre israélienne de l’environnement soulève un certain nombre de questions, car la moindre estimation erronée, c’est-à-dire une fuite de pétrole intentionnelle aurait pu entraîner une frappe contre le Hamas à Gaza ou le Hezbollah au Liban.
Le Jerusalem Post israélien a rapporté dans un autre article que l’organisation israélienne Greenpeace Israel avait elle aussi rejeté le jeudi 4 mars les allégations de la ministre selon laquelle « le terrorisme environnemental iranien » était la cause du récent désastre environnemental, les taxant « d’irresponsables, manquant de preuves concrètes ».
« Les actions de la ministre sur cette question puent la propagande électorale et une tentative de mobiliser le capital politique au détriment de cette dangereuse catastrophe environnementale, tout en portant atteinte à la crédibilité d’Israël sur la scène internationale, et en particulier à la crédibilité de la Ministère de la protection de l’environnement », a conclu Greenpeace qui a entrepris une enquête indépendante de concert avec l’unité d’investigation en Allemagne.
Surtout que le ministère israélien de l’Environnement a imposé au début de l’enquête israélienne une interdiction d’en divulguer ses détails.
De même la Cour israélienne de Haïfa, a rendu, dans un geste surprenant, une ordonnance interdisant pour une période de 7 jours la publication des résultats de l’enquête sur la catastrophe et l’origine de l’énorme déversement de pétrole qui a pollué avec du goudron toute la côte méditerranéenne des territoires palestiniens occupés, selon le site « Times of Israel ».
La marée noire a atteint aussi les côtes du Liban sud.
Pour sa part, l’Organisation pour la paix verte a déclaré que le pétrolier libyen Emerald pourrait être en grande partie responsable de la fuite, ou qu’il pourrait s’agir peut-être « d’un acte de terrorisme », notant qu’aucune preuve n’a été recueillie pour déterminer lequel d’entre eux. Estimant que la conclusion qui a été faite à ce stade est « sans preuve suffisante et irresponsable ».
« L’accusation de Gamliel selon laquelle le crime de goudron sur les plages d’Israël est un acte terroriste de l’Iran est scandaleux et manque de base factuelle à ce stade », a-t-elle souligné dans un communiqué.
Le texte ajoute que le groupe de militants écologistes a vu que « son accusation s’écarte du problème environnemental qui est plus urgent », et considère que « la ministre sous-estime le phénomène bien connu et répandu de la pollution maritime dévastatrice causée par les déversements d’hydrocarbures des pétroliers ».
En coopération avec les autorités internationales, le ministère israélien de la Protection de l’environnement a publié des images satellite, à partir du 11 février, montrant une tache noire suspecte à la surface de la mer à 50 kilomètres au large de la côte, et d’autres images montrant 10 navires qui se trouvaient dans la région, à cette époque.
Source: Médias