La sénatrice démocrate américaine Elizabeth Warren a suggéré que les États-Unis envisagent de fournir une aide conditionnelle à « Israël », lors de la conférence annuelle du mouvement juif américain J Street, qui s’est tenue lundi, comme l’a rapporté l’américain The Intercept.
Warren, une représentante de l’état du Massachusetts, a déclaré dans son discours: «Je soutiens l’assistance militaire à Israël», notant que cette assistance est «comme un éléphant dans la pièce», ce qui signifie que personne ne veut discuter de la question.
« Mais si nous voulons sérieusement arrêter l’expansion des colonies et aider à pousser les parties (israélienne et palestinienne) vers une solution à deux États, il serait irresponsable de ne pas penser à tous les outils dont nous disposons », a ajouté Warren.
Elle a expliqué que parmi ces outils figure « la restriction de l’aide militaire pour empêcher son utilisation dans les territoires occupés ». »En continuant à fournir une assistance militaire sans restriction, nous ne fournissons aucune incitation à Israël pour changer de cap », estime-t-elle.
Warren, lors de son discours à la conférence J Street, a réitéré son soutien à la solution à deux États, a condamné l’expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie et a appelé « Israël » à aider les Palestiniens à obtenir des vaccins contre la Coronavirus. Warren a appelé l’administration Biden à rétablir l’accès des Palestiniens à l’ambassade américaine à Jérusalem, à rouvrir le bureau de la délégation de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington-DC et à prendre des mesures pour mettre fin au blocus en cours et à la crise humanitaire qui en résulte dans la bande de Gaza.
La position de la sénateur Warren est conforme à sa position plus progressiste dans sa politique à l’égard d’Israël, qu’elle a adoptée ces dernières années.
Avant le cycle électoral de 2020, Warren a été fortement critiquée pour avoir voté en faveur de l’aide américaine à «Israël» pendant la guerre de Gaza en 2014. À ce moment-là, Warren a défendu son vote en disant: «L’Amérique a une relation très spéciale avec Israël».
Mais Warren a fait tout son possible lors de sa campagne présidentielle pour se positionner parmi la nouvelle classe des démocrates qui n’ont pas peur de remettre en question cette relation particulière. En octobre 2019, elle a déclaré que «tout est sur la table si Israël s’éloigne de la solution à deux États ». En mai 2020, elle a signé une lettre avec 18 sénateurs démocrates s’opposant à l’annexion unilatérale des terres par « Israël » en Cisjordanie.
Pendant la campagne électorale, la sénatrice Warren a déclaré qu’elle ferait pression sur « Israël » pour qu’il mette fin à son occupation actuelle de la Palestine et a condamné la décision d ‘ »Israël » d’empêcher les démocrates américains, Rachida Tlaib et Ilhan Omar, d’entrer en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
The Intercept a déclaré que les décisions de Warren avaient un prix. Après que Warren ait dit aux militants d’IfNotNow, le groupe juif qui s’oppose à l’occupation israélienne, qu’il ferait pression sur Israël pour qu’il mette fin à l’occupation, les républicains l’ont attaquée, la décrivant comme anti-israélienne, et certains l’ont même qualifiée d’antisémite. Les critiques ont également afflué de l’intérieur de son parti.
La Majorité démocratique d’Israël, un groupe politique démocratique (sioniste) travaillant à élire des candidats pro-israéliens, a envoyé une note mettant en garde les candidats démocrates à la présidentielle d’IfNotNow et leur conseillant d’adhérer à un texte affirmant qu’ils soutiennent la solution à deux États.
Moriah Kaplan, une porte-parole du mouvement IfNotNow, a déclaré: «Le soutien de Warren à la justification selon laquelle le financement militaire américain du gouvernement israélien ne devrait jamais aller vers l’occupation est un énorme signe de soutien croissant parmi les électeurs démocrates pour contrer les faucons de la politique étrangère qui m’ont plus de contrôle total sur le débat ».
Mark Millman, un stratège de longue date de la commission américaine des affaires publiques israéliennes (AIPAC), a lancé le groupe de la majorité démocratique israélienne avec plusieurs autres stratèges démocrates en 2019, dans le but de freiner le désir croissant de l’aile gauche du parti de critiquer les relations américaines avec Israël et les violations de ce dernier des droits de l’homme dans les territoires occupés.
La majorité démocratique d’Israël a été le premier groupe démocratique à publier des publicités avec l’aide de l’AIPAC, attaquant le sénateur démocrate américain Bernie Sanders, par son nom, dans ses campagnes présidentielles. Plus récemment, la «majorité démocratique» d’Israël a été critiquée après qu’un message publié en 2018 sur les réseaux sociaux par un membre du conseil d’administration a écrit: «Gaza est pleine de monstres. Il est temps de brûler tout l’endroit ».
Après avoir appris que la campagne présidentielle de Warren avait embauché un cofondateur d’IfNotNow, Melman a appelé personnellement son directeur de campagne. Et il voulait s’assurer que l’employé ne travaillait pas sur une politique contre «Israël» ou contre la communication avec les juifs. La campagne de Warren lui a assuré que l’employé ne l’était pas.
Traduit du site al-Mayadeen Tv