Nouvelle information choc impliquant le chef de la diplomatie iranienne Mohamad Javad Zarif qui semble visé dans le collimateur des médias occidentaux : il aurait rencontré le directeur de l’Agence centrale de renseignement (CIA) William Burns à Bagdad.
Mais cette fois-ci elle a été catégoriquement démentie.
C’est de la presse jaune, a taclé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, selon l’agence iranienne Tasnim. Sa réponse vise plus précisément le site en ligne de politique étrangère américain 19FortyFive qui a publié que Burns avait rencontré Zarif au domicile du ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein « sans bruit », loin de l’ambassade américaine, pour mener les véritables négociations entre Washington et Téhéran, loin des projecteurs.
Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, Burns avait quitté Bagdad plusieurs jours avant que l’équipe de responsables iraniens dirigée par le ministre des Affaires étrangères iranien ne se rende en Irak pour une visite officielle.
M. Zarif est arrivé le lundi 26 avril dans la capitale irakienne, à l’issue de sa visite au Qatar.
Une source de la CIA a également démentie cette information.
Auparavant, le New York Times, The Gardian et d’autres médias occidentaux avaient diffusé des extraits d’un enregistrement d’une conversation du ministre Zarif dans lequel il semble critiquer l’influence de l’ex- chef de la force al-Qods des Gardiens de la révolution iranienne, le général martyr Qassem Soleimani en matière de diplomatie.
« Dans la République islamique, le champ militaire règne. J’ai sacrifié la diplomatie au (profit) du champ militaire » alors que le « champ militaire » doit être « au service de la diplomatie », dit-il dans cet extrait.
Lundi, le porte-parole du ministère iranien n’a pas nié l’authenticité de l’enregistrement mais il a déclaré qu’il avait été extrait d’une interview de sept heures qui comprenait des « opinions personnelles ».
Ces fuites de l’enregistrement avaient été dans un premier moment diffusées par la chaine de télévision de l’opposition iranienne Iran International, qui est financée par l’Arabie saoudite et diffuse depuis Londres.
Selon la BBC, des sources iraniennes ont indiqué que M. Zarif a tenu ces propos lors d’une interview de trois heures avec l’économiste iranien connu Saïd Lilaz , le mois de mars dernier, au profit du Centre des études et des recherches affilié à la présidence de la république. Elle devait donc faire partie des archives gouvernementales et n’était donc pas destinée à la publication.
Interrogé par la BBC, l’opposant iranien qui vit à Londres Ali Noury Zadeh a déclaré que l’enregistrement montre que ce n’est pas un seul centre qui gouverne en Iran, et que le guide suprême l’Ayatollah Ali Khamenei n’est pas « un gouverneur absolu ».
« Ce qui est dit dans l’entretien montre la loyauté de Zarif pour le pouvoir mais il voudrait qu’il soit plus efficace. Ce n’est pas un homme qui voudrait faire un coup d’état. Il ne doute de la doctrine de la Wilayat al-Faqih. c’est le fils de la révolution islamique », a ajouté M. Noury Zadeh.
Mais des questions s’imposent sur les auteurs des fuites puis de la rumeur , d’autant que les deux évènements interviennent en plein dans les négociations sur le nucléaire iraniene et à un mois de la présidentielle iranienne prévue le mois de juin prochain.
Le porte-parole du gouvernement Ali Rabii a dénoncé un complot assurant que l’enregistrement a été volé depuis le centre de la présidence de la république et a été exfiltré à des médias de l’opposition iranienne à l’étranger.
Source: Divers