La Corée du Nord a lancé, le dimanche 30 janvier, son plus puissant missile depuis 2017, selon les médias d’Etat.
Cet essai d’armement est le septième mené par Pyongyang depuis le début de l’année.
La Corée du Nord n’a jamais testé auparavant autant de missiles en un mois calendaire. La dernière série importante de tirs remonte à 2019, après l’échec de négociations entre son leader Kim Jong Un et le président américain de l’époque Donald Trump (2017-2021).
« Un tir d’évaluation du missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12 a été effectué dimanche », qui « a confirmé la précision, la sûreté et l’efficacité » de l’engin, en cours de production, a annoncé ce lundi l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA, citée par l’AFP.
L’état-major interarmes sud-coréen avait indiqué dimanche avoir détecté à l’aube « un missile balistique à portée intermédiaire tiré à un angle élevé ». Un tir à angle élevé signifie que le missile n’atteint pas sa portée maximale.
KCNA affirme lundi que le test a été effectué en utilisant le « système de lancement à l’angle le plus élevé » par souci de sécurité pour les pays voisins et que la tête du missile contenait un appareil photo.
Le missile a été tiré depuis la province septentrionale de Jagang, d’où la Corée du Nord a lancé ces derniers mois ce qu’elle a présenté comme des missiles hypersoniques.
Il a atteint une altitude maximale de 2.000 km et a parcouru environ 800 km en 30 minutes avant de tomber en mer du Japon, a précisé l’état-major sud-coréen.
Pyongyang avait déjà testé un missile Hwasong-12 en 2017, qui avait parcouru 787 km et atteint une altitude maximale de 2.111 km.
A l’époque, les analystes avaient calculé que ce projectile avait la capacité de parcourir 4.500 km, et donc d’atteindre l’île de Guam, un territoire américain dans l’océan Pacifique.
Le régime nord-coréen a menacé le 20 janvier de reprendre ses essais nucléaires ou de missiles, s’y disant contraint par la politique « hostile » des Etats-Unis à son égard.
Depuis l’investiture du président Joe Biden en janvier 2021, Pyongyang a rejeté les différentes propositions de dialogue faites par Washington. Et Kim Jong Un a réaffirmé en décembre que sa priorité était de moderniser l’arsenal du pays.
Vendredi, l’agence nord-coréenne KCNA avait publié des images de M. Kim visitant une usine d’armement.
Sur une de ces photos, on le voit rayonnant, portant son habituel manteau de cuir noir à ceinture, entouré d’officiels en uniforme dont certains ont le visage flouté.
L’essai de dimanche constitue une « violation claire » des résolutions de l’ONU, a réagi un porte-parole du département d’Etat américain.
Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, a dénoncé un lancement « provocateur » sur la chaîne américaine ABC, ajoutant que les Etats-Unis étaient « totalement ouverts à un rendez-vous diplomatique sans condition préalable ».