L’Alliance de l’Atlantique Nord a commencé à se préparer à une confrontation avec la Russie dès 2014, a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse la veille au soir, à l’issue du deuxième jour du sommet de l’alliance à Madrid.
« L’OTAN s’y prépare depuis longtemps, nous n’avons pas attendu le 24 février pour réaliser que la Russie est dangereuse. La réalité est que nous nous y préparons depuis 2014. Nous avons donc renforcé notre présence militaire dans l’est de l’alliance et l’OTAN a commencé à investir davantage dans la défense », a-t-il déclaré.
Stoltenberg a également affirmé que l’Occident avait « essayé de parler à la Russie » avant l’opération militaire spéciale, mais que « celle-ci avait décidé de poursuivre ses plans ».
Dans le même temps, le secrétaire général de l’OTAN a appelé Kiev à « se préparer à une longue guerre » qui « doit se terminer à la table des négociations » mais « aux conditions de l’Ukraine », ce qui nécessite des succès sur le champ de bataille. C’est pourquoi, a-t-il dit, l’alliance se concentre désormais sur la fourniture à la république d’une assistance militaire létale et non létale.
Interrogé directement sur la possibilité pour l’Ukraine de rejoindre l’OTAN comme la Finlande et la Suède, il s’est contenté de répéter que « la porte de l’OTAN reste ouverte ». « L’Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu’il le faudra », a déclaré Stoltenberg, soulignant que l’alliance avait convenu d’un programme d’aide complet pour Kiev.
S’exprimant sur l’expansion du bloc militaire, Stoltenberg a déclaré que l’entrée prochaine d’Helsinki et de Stockholm dans l’alliance enverrait un signal au président russe Vladimir Poutine.
« C’est le contraire de ce qu’il voulait quand il a proposé l’accord européen de sécurité en janvier. Il voulait moins d’OTAN, mais maintenant le président Poutine aura plus d’OTAN aux frontières de la Russie », a déclaré le secrétaire général.
Il a déclaré que l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’alliance « changerait toute la situation dans la région balte » : elles « couvriraient » l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie et permettraient au bloc de renforcer sa présence dans la région.
Un peu plus tôt, Stoltenberg avait déclaré que « ce sommet permettra de prendre des décisions importantes pour renforcer l’OTAN dans un monde plus dangereux et plus compétitif où des régimes autoritaires comme la Russie et la Chine défient ouvertement l’ordre international fondé sur des règles ».
Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, commentant les propos du secrétaire général, a noté sur Telegram : « Jens Stoltenberg rapporte que la Russie aura davantage d’OTAN à ses frontières. Il se réjouit trop tôt. Je n’ai pas étudié la géographie à l’école. Si la Finlande et la Suède rejoignent le bloc de l’OTAN, il y aura davantage de Russie à ses frontières ».
En 2014, après le coup d’État à Kiev, l’Ukraine a perdu la Crimée, qui s’est réunie avec la Russie lors d’un référendum. Le conflit armé entre les nouvelles autorités ukrainiennes et les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (DNR et LNR) a débuté au même moment. L’Occident a blâmé la Russie et lui imposé de nombreuses sanctions économiques. À la fin de 2021, Moscou a exigé que l’OTAN cesse de s’étendre vers l’est, mais cette demande a été ignorée.
Le 21 février 2022, le président russe Vladimir Poutine a reconnu la souveraineté de la DNR et de la LNR et, le 24 février, il a annoncé une opération militaire spéciale pour « démilitariser et dénazifier » l’Ukraine et « protéger les civils du Donbass contre le génocide perpétré par le régime de Kiev ». Les États-Unis et leurs satellites appellent cela une « agression non provoquée », imposent diverses sanctions à Moscou et fournissent des armes à Kiev. La Fédération de Russie continue de progresser vers ses objectifs. Les forces armées russes frappent l’infrastructure militaire et l’aviation de l’Ukraine, tandis que la population civile n’est pas menacée. Moscou a également l’intention de traduire en justice les criminels de guerre. Il n’est pas question d’occuper le pays.
Le 29 juin 2022, les dirigeants de l’OTAN réunis au sommet de Madrid ont déclaré que la Russie était la principale menace pour l’alliance.
Sources : Stoletie ; traduction Avic pour Réseau International