Le chef du pouvoir judiciaire iranien a menacé, le dimanche 25 septembre, de ne faire preuve « d’aucune indulgence » vis-à-vis des émeutiers qui ont exploité la mort d’une jeune femme détenue par la police des moeurs.
Le président Ebrahim Raïssi avait auparavant appelé les forces de l’ordre à agir « fermement contre ceux qui portent atteinte à la sécurité et la paix du pays et du peuple ».
Le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a lui insisté sur « la nécessité d’agir sans aucune indulgence » envers les instigateurs des « émeutes », a rapporté le site Web Mizan Online.
Les manifestations ont commencé le 16 septembre, le jour du décès de Mahsa Amini arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « port inapproprié de vêtements ».
Les autorités nient toute implication dans la mort par crise cardiaque de Mahsa Amini, 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest).
Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a de nouveau mis en cause les Etats-Unis, ennemi juré de Téhéran, accusant Washington « de s’ingérer dans les affaires iraniennes (…) et de soutenir les émeutiers de manière provocative ».
Des centaines de milliers d’Iraniens dénoncent les fauteurs de troubles
Des foules immenses de personnes sont descendues dimanche 25 septembre dans les rues de la capitale iranienne Téhéran pour dénoncer les actes de vandalisme et de profanation des saintetés islamiques par des émeutiers au cours de la semaine dernière.
Les manifestants ont annoncé leur soutien indéfectible aux forces de police et les mesures qu’ils ont prises pour rétablir le calme dans tout le pays après des jours de violentes émeutes. Ils ont offert des fleurs aux policiers le long du chemin de la manifestation.
À la fin de la manifestation, les participants ont publié une déclaration appelant tous les responsables concernés à prendre les mesures nécessaires pour identifier et punir les émeutiers qui ont attaqué des agents de sécurité et commis des actes de vandalisme contre des biens publics et des lieux sacrés.
Des centaines d’arrestations
Ils ont en outre demandé la punition de tous ceux qui ont diffusé de fausses informations et rumeurs sur diverses plateformes de médias sociaux dans le but d’alimenter le feu des émeutes.
« Lors des troubles de ces derniers jours, 450 émeutiers ont été arrêtés à Mazandaran », a déclaré le procureur général de la province, Mohammad Karimi, cité par l’agence officielle Irna.
Samedi, les autorités avaient fait état de 739 fauteurs de troubles arretés dans le nord du pays.
Tumeur au cerveau
La semaine dernière, la police iranienne a diffusé des images de vidéosurveillance, qui montrent Amini en train de s’effondrer au poste de police. La vidéo a rejeté les allégations selon lesquelles elle aurait été battue, niant tout contact physique avec elle.
Massoud Shirvani, un neurochirurgien, a déclaré à la chaîne de télévision IRIB TV2 le 20 septembre que la femme décédée s’était fait enlever une tumeur au cerveau à l’âge de 8 ans.
« Mahsa Amini a été traitée avec des médicaments après l’opération sous la supervision d’un endocrinologue », a déclaré le médecin.
Sources: PressTV + AFP