En visite au Liban, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Ali Larijani, a affirmé mercredi, que l’Iran n’a aucun plan pour le Liban mais ce sont les Américains qui ont apporté avec eux une feuille de route pour le Liban.
Lors d’une conférence de presse à Aïn al-Tineh, après avoir rencontré le président du Parlement libanais, Nabih Berri, il a assuré que son pays n’a nullement l’intention de s’ingérer dans les affaires libanaises et respecte toutes les décisions prises par les Libanais. Il a souligné que « les pays étrangers ne doivent pas donner des ordres au Liban » et le peuple libanais est capable de prendre ses propres décisions.
Larijani a ajouté que son pays se réjouissait de cette visite au Liban, « avec lequel il entretient les meilleures relations à ce stade ». Il a salué le peuple libanais, qu’il a qualifié d’« étoile brillante » dans sa résistance à l’agression israélienne.
Il a souligné que l’unité et le succès du Liban étaient de la plus haute importance pour la République islamique, qui souhaite garantir l’indépendance et la force des pays de la région. Il a souhaité au Liban prospérité et la capacité de prendre des « décisions éclairées ».
Larijani a également souligné que la force de l’Iran résidait dans la cohésion de son peuple, fruit de la révolution, soulignant que Téhéran « ne considère pas ses amis comme des instruments » et que la résistance « jouit d’une vision stratégique forte ».
Faire la distinction entre les amis et les ennemis
Dans le même contexte, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien a appelé les Libanais à « faire la distinction entre les amis et les ennemis », considérant la résistance comme « la capitale du monde islamique » et le Liban doit apprécier sa valeur.
Larijani a souligné que son message se limite à la nécessité pour les pays de la région d’être forts et indépendants, « et de ne pas recevoir d’ordres d’outre-mer », ajoutant que l’Iran « n’interfère pas dans la prise de décision libanaise, et ceux qui interfèrent dans les affaires du Liban sont ceux qui lui imposent des plans et des délais ».
Il a souligné que l’axe de résistance « n’a pas été établi sur un ordre étranger », mais qu’il existe pour contrer les interventions étrangères, comme au Liban et en Irak. Il a rappelé que « le Hezbollah n’était pas présent lors de l’invasion israélienne du Liban », mais qu’il y a opposé une résistance. Il a noté que « le parti et le gouvernement libanais ont une profonde compréhension de la situation actuelle ».
« L’amitié avec l’Iran devait s’étendre à tous les Libanais »
Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Ali Larijani, a débuté sa visite à Beyrouth par une rencontre avec le président libanais Joseph Aoun. M. Larijani lui a transmis les salutations du président iranien Massoud Pezeshkian, réitérant son invitation à se rendre à Téhéran et exprimant la volonté de son pays d’aider le Liban à se reconstruire si le gouvernement libanais le souhaite.
Larijani a souligné que l’Iran cherche à renforcer ses relations avec l’État et le peuple libanais à tous les niveaux, saluant le rôle d’Aoun dans le renforcement de l’unité nationale et l’unification des rangs au sein des communautés libanaises et de toutes les composantes.
Il a également indiqué que ses déclarations à son arrivée à Beyrouth reflètent la position officielle de la République islamique d’Iran, soulignant que Téhéran ne souhaite voir aucune perturbation de son amitié ou de ses relations avec le Liban.
Pour sa part, Aoun a affirmé la volonté du Liban de coopérer avec l’Iran dans le cadre de la souveraineté et de l’amitié fondées sur le respect mutuel, estimant que « le langage récemment employé par certains responsables iraniens est inutile ».
Il a souligné que l’amitié avec l’Iran devait s’étendre à tous les Libanais, et non à une seule communauté ou à un seul groupe ethnique. Il a insisté sur le fait que le Liban est la patrie ultime de tous ses citoyens et que l’État est responsable de la protection de toutes ses composantes par le biais de ses institutions constitutionnelles et sécuritaires.
Le président libanais a également réitéré son rejet de toute ingérence dans les affaires intérieures, soulignant que le Liban, respectueux de la vie privée des autres pays, y compris l’Iran, n’accepte aucune ingérence dans ses affaires.
Il a ajouté que « l’utilisation de l’influence étrangère contre d’autres Libanais a coûté cher à tous, et qu’aucune partie n’est autorisée à porter les armes ou à rechercher une influence étrangère ». Il a expliqué que « tout défi émanant de l’ennemi israélien ou d’autres pays constitue un défi pour tous les Libanais, et la meilleure façon d’y faire face est l’unité ».
« Les décisions gouvernementales, sans tutelle ni diktat »
Larijani a conclu ses rencontres avec le Premier ministre Nawaf Salam au Grand Sérail, dans le centre de Beyrouth.
Lors de sa rencontre avec Larijani, Salam a déclaré que les décisions du gouvernement « ne sont sujettes à débat dans aucun autre pays », soulignant que « le Liban n’acceptera aucune ingérence dans ses affaires intérieures et que les décisions gouvernementales sont prises par les seules autorités libanaises, sans tutelle ni diktat d’aucune partie extérieure ».
Salam a affirmé l’engagement du Liban à « limiter les armes aux autorités légitimes, conformément à l’accord de Taëf », soulignant que le gouvernement continuera à « utiliser tous les moyens politiques, diplomatiques et légaux pour contraindre Israël à se retirer des territoires libanais occupés et à cesser ses attaques ».
Sur les réseaux sociaux libanais, les déclarations de Nawaf Salam ont été tournées en dérision.
(( Ma’moun bek: Nous ne permettrons pas à l’Iran de s’ingérer dans les affaires internes libanaises. Nous l’autorisons exclusiements aux USA, à la France, à Israël, aux pays du Golfe, à la Turquie, à l’Egypte, au Srilanka, au Zimbabwey, au Nicaragua et à d’autres)) . Ma’moun bek est un personnage dans un feuilleton syrien très célèbre connu pour sa traitrise.
Avant de quitter le Liban, M. Larijani s’est recueilli sur la tombe du Martyr suprême sayed Hassan Nasrallah.
« Nous serons toujours à vos côtés »
Il a déclaré lors d’une intervention dans le mausolée que « le mouvement que le martyr sayed Nasrallah a tracé pendant sa lutte est « un mouvement permanent »
« C’est le martyr sayed Nasrallah qui a fondé la puissance et la présence du Hezbollah. Le Hezbollah est aujourd’hui un mouvement vivant, il est l’honneur de l’homme et source de fierté », a-t-il ajouté.
S’adressant au public de la résistance, il a affirmé : « la haine de certains à votre encontre est en raison de votre fermeté et de votre influence. Nous serons toujours à vos côtés. Je dis aux jeunes du Hezbollah votre persistance et votre résilience sont un signe de fidélité au martyr sayed Nasrallah ».
« Nous ne nous ingérons pas dans les affaires internes des autres pays. Mais nous assurons que nous soutenons les différents courants de la résistance sur le plan mondial », a insisté M. Larijani.
Et de conclure : « Votre voie est claire et vous serez victorieux en fin de compte »
Source: Divers