L’Egypte a condamné, le mercredi 13 août, l’idéologie du « Grand Israël » et a demandé des explications, a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères.
« L’Égypte affirme son engagement à établir la paix au Moyen-Orient et condamne ce qui a été rapporté dans certains médias israéliens à propos de ce qui est appelé +le Grand Israël+. Elle a demandé des clarifications à ce sujet, au vu de ce que cela reflète en termes de provocation à l’instabilité, de rejet de l’option de la paix dans la région et d’insistance sur l’escalade », a écrit le ministère dans un communiqué publié mercredi soir.
La Ligue arabe a pour sa part estimé que les déclarations de Netanyahu constituaient une violation de la souveraineté des États arabes et une tentative de saper la sécurité et la stabilité de la région.
Dans une interview récente donnée à la chaîne israélienne i24, le Premier ministre israélien a déclaré qu’il était en « mission historique et spirituelle » et ressentait un lien fort avec la vision d’un « Grand Israël ». Selon plusieurs médias, Benjamin Netanyahu a même évoqué l’annexion de parties de territoires appartenant à des États arabes souverains (Cisjordanie et Gaza, mais aussi des parties du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et même de l’Égypte) comme faisant partie de cette vision.
Rappelons que l’idéologie du « Grand Israël » est soutenue par l’extrême droite israélienne, et plusieurs membres actuels du gouvernement Netanyahu comme Bezalel Smotrich (ministre des Finances, leader du Parti sioniste religieux), qui a déjà présenté publiquement des cartes intégrant la Cisjordanie, Gaza et parfois des territoires au-delà des frontières actuelles ou encore Itamar Ben-Gvir (ministre de la Sécurité nationale, leader d’Otzma Yehudit qui est parti politique israélien d’extrême droite) qui est favorable à l’expansion des colonies et à la souveraineté israélienne sur l’ensemble des territoires entre le Jourdain et la Méditerranée.
Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir ont un pouvoir de taille puisqu’ils peuvent faire tomber le gouvernement actuel en retirant leur soutien.
Si Netanyahu veut rester Premier ministre, il doit donc satisfaire les électeurs du Likoud, les colons et leurs sympathisants et les partis ultra-orthodoxes.