C’est depuis le parlement israélien que le président américain Donald Trump a déclaré que « la guerre à Gaza était terminée », estimant que le monde assistait à ce qu’il a appelé « l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient ». Appelant à agir pour instaurer « la paix et la prospérité pour l’ensemble du Moyen-Orient », il a toutefois menacé de « l’instaurer par la force » si nécessaire.
Dès son arrivée à al-Qods occupée, alors qu’ils marchaient sur le tapis rouge de l’aéroport Ben Gourion, il avait dit au président Isaac Herzog et au Premier ministre Benjamin Netanyahu : « C’est un grand jour. Peut-être le jour le plus beau pour vous ». « C’est historique », a répondu Netanyahu, dans une nouvelle vidéo qui a été diffusée par son bureau et rapporté par les médias israéliens.
Ayant choisi la Knesset pour que ce soit lui qui prononce le discours de fin de la guerre , avant de se rendre à un sommet à Charm el-Cheikh, en Égypte, Trump a déclaré que « les générations futures se souviendront de ce moment comme celui où tout a commencé à changer… et à changer considérablement pour le meilleur ».
Trump, qui a évoqué la paix dans presque toutes les phrases de son discours, a également affirmé que les États-Unis « instaureraient la paix par la force », soulignant que son pays possède « des armes insoupçonnées ». « J’espère que nous n’aurons jamais à les utiliser », a-t-il poursuivi.
Il a qualifié la fin de la guerre à Gaza, qui a causé la mort de plus de 67 mille civils, pour la plupart des enfants et des femmes, de « victoire incroyable pour Israël et le monde ».
Le président américain a appelé à « transformer les victoires contre les terroristes sur le champ de bataille en un prix ultime : la paix et la prospérité pour tout le Moyen-Orient ».
Il a demandé à la population de Gaza de « se concentrer pleinement sur le rétablissement des fondamentaux de la stabilité, de la sécurité, de la dignité et du développement économique ».
Grâce au soutien américain inconditionnel, Israël a commis le génocide le plus horrible du XXIème siècle, après l’attaque sans précédent du Hamas dans l’enveloppe de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Il y a semé la mort, la famine, les destructions et imposé les déplacements forcés incessants de la population, ignorant tous les appels internationaux et les injonctions de la Cour internationale de Justice visant à y mettre fin. Selon le ministère palestinien de la Santé, le bilan des martyrs s’élève à 67 806 martyrs et celui des blessés à 170 066 blessés.
« Je ne pense pas que ceux qui m’ont donné des assurances verbales concernant l’accord de Gaza voulaient me frustrer », a-t-il souligné en allusion aux efforts déployés par le Qatar, l’Egypte et la Turquie pour persuader le Hamas d’accepter son plan de 20 points, annoncé le 29 spetembre dernier, quelques heures avant sa rencontre avec Netanyahu, lors de sa dernière visite à Washington.
Estimant que « tout le monde veut participer à la paix », il a salué le Qatar qui « a été très utile pour conclure l’accord de Gaza. » Et d’ajouter : « L’émir du Qatar est un homme formidable et il nous a vraiment aidés dans la conclusion de l’accord de Gaza », affirmant qu’il serait « fier de visiter Gaza et qu’il adorerait y mettre les pieds. »
« Le jihadisme et l’antisémitisme ont échoué » au Moyen-Orient
Selon lui, le « jihadisme et l’antisémitisme » avaient « échoué » au Moyen-Orient en n’apportant que « misère » à la région.
« Il devrait désormais être clair pour tous dans la région que des décennies de terrorisme, d’extrémisme, de jihadisme et d’antisémitisme ont échoué. Elles n’ont pas fonctionné. Elles ont été un désastre. Elles n’ont fait que tuer et se sont complètement retournées contre leurs auteurs », a déclaré M. Trump.
« De Gaza à l’Iran, ces haines acharnées n’ont apporté que misère, souffrance, échec et mort. Elles n’ont pas affaibli Israël, mais plutôt anéanti les forces mêmes qui ont le plus contribué à attiser cette haine », a ajouté M. Trump dans ce discours où il a appelé à une « nouvelle ère » au Moyen-Orient.
La paix avec l’Iran en échange de la reconnaissance d’Israël
Egalement depuis la Knesset, il a déclaré que les Etats-Unis étaient « prêts » à faire la paix avec l’Iran, estimant que ce serait « formidable ».
« Nous sommes prêts » à un accord « quand vous le serez », a-t-il lancé en demandant à Téhéran de « reconnaître le droit d’Israël à exister ».
« Rien ne ferait plus de bien à cette région du monde que de voir les dirigeants iraniens renoncer au terrorisme, arrêter de menacer leurs voisins, cesser de financer des groupes affiliés, et de reconnaître enfin le droit d’Israël à exister », a-t-il déclaré avant de marteler : « Ils doivent faire cela. Ils doivent le faire ».
Il a assuré que « ni ne les États-Unis ni Israël ne nourrissent d’hostilité envers le peuple iranien. Nous voulons simplement vivre en paix » et que « même pour l’Iran, la main de l’amitié et de la coopération est tendue ».
Israël a lancé en juin une campagne de 12 jours de bombardements sans précédent contre l’Iran, tuant de hauts gradés et des scientifiques liés au programme nucléaire iranien ainsi que des centaines de civils. L’Iran a riposté avec des missiles et des drones qui ont causé des pertes humaines, des destructions et des dommages jamais infligées à Israël depuis son implantation, et dont les dirigeants se gardent bien d’en révéler les cibles.
« De l’avis de tous (…), ils ont pris un gros coup, non ? », a déclaré M. Trump, ajoutant que l’Iran avait été lourdement frappée : « d’un côté, de l’autre, et ce serait formidable si nous pouvions conclure un accord avec eux. « Seriez-vous contents avec ça ? Est-ce que ce serait pas une bonne chose ? Parce que selon moi, ils le veulent, ils sont fatigués », a-t-il ajouté, à l’adresse des élus israéliens.
Une grâce à Netanyahu. Qui se soucie des cigares et du champagne.
S’adressant aux Israéliens, il a déclaré que les États-Unis « n’oublieront jamais et ne permettront pas que se reproduise le 7 octobre ».
Trump a remercié Netanyahu, le décrivant comme « une personne avec qui il n’est pas facile de travailler, mais c’est ce qui fait sa grandeur ». Il a ajouté : « Netanyahu m’a appelé à plusieurs reprises et m’a demandé toutes sortes d’armes, et vous les avez bien utilisées. »
Il a poursuivi : « J’ai eu des désaccords avec Netanyahu, et ils ont été rapidement résolus. »
Trump a également suggéré devant le Parlement israélien qu’une grâce soit accordée à Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption.
« J’ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce ? Ce passage n’était pas prévu dans le discours (…) Mais j’aime bien ce monsieur », a dit le président américain dans son allocution.
« Qu’on le veuille ou non, il a été l’un des plus grands présidents en temps de guerre, vraiment l’un des plus grands. Et les cigares et le champagne, franchement, qui s’en soucie ? ». « Je vois à quel point vous êtes populaire, vous êtes un homme très populaire, et vous savez pourquoi ? Parce que vous savez gagner », a encore dit le président américain en s’adressant à Netanyahu. Ce dernier avait été hué par les Israéliens qui participaient su discours de l’envoyé de Trump Steve Witkoff, quelques heures avant la venue de Trump en « Israël ».
« Reconnaissez la Palestine ». Députés expulsés de la Knesset.
Pendant son discours, Trump a été contraint de marquer une pause après que les députés Ayman Odeh et Ofer Cassif ont interrompu son discours, avant que les forces de sécurité n’interviennent pour les escorter hors de la salle.
Tous deux ont brandi aux dessus de leur tête une feuille de papier blanc portant l’inscription, « Recognize Palestine » en anglais (« Reconnaissez la Palestine »).
« Voici la pancarte que j’ai brandie devant Trump à la Knesset » a ensuite déclaré M. Cassif sur X, photo à l’appui.
« Une paix véritablement juste, qui sauvera les deux populations de cette terre de l’agonie, ne pourra se concrétiser qu’avec la fin complète de l’occupation et la reconnaissance universelle d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël », a ajouté M. Cassif, un des rares députés juifs du Parlement à militer ouvertement actuellement pour la solution à deux Etats.
« Ils m’ont expulsé de la Knesset simplement pour avoir formulé une demande simple, sur laquelle toute la communauté internationale s’accorde: [la nécessité de] reconnaître l’Etat de Palestine », a écrit M. Odeh sur son compte X en publiant une vidéo de l’incident.
Israélien d’origine palestinienne, M. Odeh est le chef du parti communiste Hadash, auquel appartient aussi M. Cassif.
« Eh bien c’était efficace », a déclaré Donald Trump après leur expulsion.
La proposition de paix de Trump a atteint nos objectifs
Avant le discours de Trump, Netanyahu avait pris la parole à la Knesset, l’exaltant et le remerciant d’avoir reconnu les « droits historiques d’Israël » sur la Cisjordanie. Il l’a décrit comme « le plus grand ami qu’Israël n’ait jamais eu », soulignant qu’« aucun président américain n’a fait plus pour Israël que Trump ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, a déclaré : « Nous reconnaissons le rôle décisif joué par le président Trump dans le retour des soldats kidnappés », ajoutant : « Nous avons rendu tous les soldats kidnappés vivants et nous nous engageons à restituer les corps des morts. »
Il a également déclaré : « Nous remercions le président Trump d’avoir dénoncé les mensonges dont nous avons été victimes aux Nations Unies. »
Il a affirmé que « la proposition de paix de Trump a été acceptée par les pays du monde, a mis fin à la guerre et a atteint tous nos objectifs. »
S’adressant à Trump, il a déclaré : « Vous êtes engagés en faveur de cette paix, et moi aussi. » Et d’ajouter : « Les années à venir seront des années de paix à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël ». Tandis que ses forces poursuivent leurs attaques contre les civils et leurs biens au Liban, occupent des parties du sud de la Syrie et lancent occasionnellement des raids hostiles contre des installations civiles au Yémen, engagé depuis le 8 octobre 2023 dans la guerre de soutien à Gaza. Les tirs de missiles et de drones yéménites n’ont pas connu de répit pendant deux ans, causant des dommages limités mais contraignant les Israéliens à s’abriter dans les refuges, semant l’insécurité parmi eux.
Les enfants d’Abraham œuvreront ensemble pour bâtir un avenir meilleur
Netanyahu a affirmé n’avoir « jamais vu personne faire bouger le monde aussi rapidement, aussi résolument, aussi fermement » que le président américain Donald Trump.
« C’est grâce à la pression militaire d’Israël et à la ‘pression globale’ exercée par Trump que nous avons réussi à atteindre de moment historique ».
Netanyahu, s’adressant à Trump, a ajouté que la décision du dirigeant américain de bombarder le site nucléaire iranien de Fordo et de tuer le chef du CGRI Qassem Soleimani en 2020 « a changé l’équilibre des pouvoirs dans le monde ». « Vous avez remis l’Amérique aux commandes », a poursuivi Netanyahu.
« Ces deux dernières années ont été marquées par la guerre », a-t-il indiqué. « Nous espérons désormais que les deux prochaines seront placées sous le signe de la paix. La paix à l’intérieur d’Israël, et la paix à l’extérieur d’Israël. »
« Je me réjouis de continuer à avancer avec vous sur ce chemin que nous avons tracé ensemble par l’intermédiaire des accords d’Abraham », a-t-il souligné, mentionnant son impatience de conclure de nouveaux traités « avec les pays arabes de la région, ainsi que les pays musulmans au-delà de la région ».
Et d’ajouter : « Les enfants d’Abraham œuvreront ensemble pour bâtir un avenir meilleur, un avenir qui unira la civilisation face à la barbarie, la lumière face aux ténèbres et l’espoir face au désespoir. »
« Tout cela arrivera bien plus rapidement que ne l’imaginent les gens », a-t-il dit. « En tant que Premier ministre d’Israël, je tends la main à tous ceux qui veulent vivre en paix avec nous. Personne ne souhaite la paix plus que le peuple d’Israël. »
Il est temps, a-t-il poursuivi, « d’élargir le cercle de la paix ».
Netanyahu veut accorder à Trump le Prix Israël et le prix Nobel
Netanyahu a annoncé à Trump avoir proposé sa candidature pour devenir le premier lauréat non israélien du Prix Israël, notant que Trump recevra également le prix Nobel de la paix.
« Quand les autres ont fait preuve de faiblesse, vous avez fait preuve de force. Quand les autres étaient en proie à la peur, vous avez montré votre courage. Quand les autres nous ont abandonnés, vous êtes resté à nos côtés », a déclaré Netanyahu.
Après avoir passé 6 heures en « Israël », le président américain s’est par rendu à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour participer à un sommet réunissant plusieurs dirigeants mondiaux afin de signer l’accord visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.
Netanyahu a fait savoir qu’il ne s’y rendra pas, arguant la fête juive. Dimanche soir, il avait déclaré qu’Israël a remporté d’« immenses victoires » en deux ans d’une guerre contre le Hamas à Gaza, mais « la lutte n’est pas terminée ». Il avait insisté qu’il voulait « s’occuper » des ennemis qui « tentent de se rétablir ».
Source: Divers