Le Hamas a remis, mardi soir, à ‘Israël’ huit dépouilles sur les 28 retenues dans la bande de Gaza. En échange du retour de nouvelles dépouilles des captifs, ‘Israël’ s’apprête à autoriser, ce mercredi, la réouverture du point de passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza, selon la radio publique de l’occupation, pour permettre le passage de centaines de camions d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté par l’entité sioniste.
Cette mesure, que les autorités d’occupation israéliennes n’avaient pas confirmée mercredi matin, est réclamée à cor et à cri par l’ONU et les grandes ONG alors que la bande de Gaza est en proie à un désastre humanitaire, deux ans après le début de la guerre génocidaire israélienne lancée le 7 octobre 2023.
Fin août, les Nations unies ont déclaré une famine dans plusieurs zones du petit territoire assiégé par l’occupation.
600 camions attendus
Mercredi, la radio-télévision publique israélienne KAN a indiqué qu’Israël allait autoriser la réouverture du point de passage de Rafah et que « 600 camions d’aide humanitaire » allaient être acheminés dans la journée dans la bande de Gaza « par l’ONU, des organisations internationales agréées, le secteur privé et les pays donateurs ».
La veille, accusant le Hamas de jouer la montre et de retarder le processus de restitution des dépouilles, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure d’extrême droite, avait appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à couper totalement l’aide humanitaire à destination de Gaza.
Le président américain a aussi exhorté le Hamas à restituer les dépouilles des captifs, une étape qu’il juge nécessaire pour passer à la prochaine phase de son plan, prévoyant notamment le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire palestinien. Il a aussi prévenu que Washington désarmerait le mouvement palestinien s’il ne le faisait pas lui-même.
Violation israélienne flagrante du cessez-le-feu

En réaction, le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que le mouvement continue d’appliquer l’accord concernant la restitution des corps des soldats israéliens détenus par les Brigades al-Qassam, conformément à son engagement envers l’accord du cessez-le-feu à Gaza.
Et d’ajouter : « L’occupation a commis une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu en tuant des civils à Chouja’iya et Rafah ».
Il a dans ce contexte appelé les médiateurs « à contraindre l’occupation à respecter ses engagements liés à cet accord ».
Mardi, les forces d’occupation israéliennes ont tué et blessé au moins 10 Palestiniens dans la bande de Gaza.
L’accord de cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump, est entré en vigueur le 10 octobre. Lundi 13 octobre, les 20 derniers captifs vivants, ainsi que quatre premières dépouilles ont été remis aux autorités d’occupation en échange de la libération de près de 2000 détenus palestiniens.
Pas de désarmement de la Résistance
De son côté, le secrétaire général adjoint du Jihad islamique palestinien, Mohammad al-Hindi, a affirmé que « les factions palestiniennes n’ont pas accepté le désarmement de la Résistance ».
« Nous refusons les menaces d’un désarmement par la force », a renchéri M.al-Hindi.
Il a en outre indiqué que « les tentatives de l’occupation de créer des obstacles pour échapper à la mise en œuvre de l’accord étaient prévisibles ».
Et M.al-Hindi de souligner : « Netanyahu n’a pas réussi à concrétiser l’illusion d’une victoire absolue, et nous n’accepterons pas la présence d’un ‘haut-commissaire international’ pour gouverner la bande de Gaza ».
Une campagne contre les espions
Mardi, au cinquième jour du cessez-le-feu, le Hamas avait étendu sa présence dans la bande de Gaza en ruines, menant une campagne contre les espions à la solde de l’occupation.
Les forces de sécurité du Hamas se sont déployées dans plusieurs villes de la bande de Gaza.
La « Force dissuasive », organe récemment créé au sein de l’appareil sécuritaire du Hamas, « mène une opération » pour « neutraliser des personnes recherchées », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire palestinienne à Gaza.
La plateforme Jusoor
Tout au long de la guerre, un groupe de journalistes collaborait avec la plateforme Jusoor, dirigée par un sioniste syrien nommé Hadeel Oweis et financée par l’organisation sioniste américaine AIPAC.
Cette plateforme a demandé à ces journalistes de filmer des vidéos de personnes déplacées insultant et calomniant la résistance, la rendant responsable de la guerre tout en innocentant l’occupation, en échange de sommes d’argent.
« Leur rôle n’est pas moins dangereux que celui d’Abou Shabab et des collaborateurs armés », a-t-on affirmé de sources palestiniennes.