Au moment où le Hezbollah fait face à de nombreuses menaces d’encerclement tant au sud qu’à l’est du pays, voire aux pressions d’une explosion interne à son encontre, le Yémen a tiré-pour la première fois- à boulets rouges contre le gouvernement libanais.
Dans son discours, le chef du mouvement de résistance yéménite Ansarullah, Sayed Abdel Malek Al-Houthi, a rappelé que « depuis plus de 40 ans, l’ennemi israélien agresse et cible le Liban et occupe ses terres. Les efforts de libération ont été, par la grâce de Dieu, menés à bien par les moudjahidines et la Résistance libanaise. »
Et de souligner : « Il est désormais clair que l’armée libanaise ne sera pas ordonnée au niveau officiel d’affronter Israël ».
« L’intérêt du Liban réside dans l’expérience de la Résistance, qui a prouvé son succès depuis 40 ans. Il est dans l’intérêt du Liban que la Résistance bénéficie du soutien officiel et populaire, plutôt que d’être combattue par des forces et des composantes fidèles à l’ennemi israélien », a affirmé M.Al-Houthi.
Et de regretter: « les orientations officielles au Liban sont soumises à l’ennemi israélien et se plient à ses diktats. Cela est honteux dans tous les sens du terme. L’ennemi israélien cherche à dépouiller le Liban des armes qui le protègent, car il souhaite que le territoire libanais reste ouvert à son contrôle et éliminer le véritable obstacle à son expansion. »
« Ce que nous avons remarqué hier concernant le gouvernement libanais, c’est sa sensibilité même aux expressions de solidarité avec le Liban. Il accuse ceux qui soutiennent le Liban militairement et politiquement d’ingérence dans les affaires des Libanais, et réagit avec force et audace. En revanche, nous voyons le gouvernement libanais dans un état de soumission et d’humiliation offensantes face aux crimes et aux agressions perpétrés par l’ennemi israélien », a-t-il noté.
Et de renchérir : « les agissements des Américains et des Israéliens au Liban sont plus qu’une simple ingérence ; il s’agit d’une occupation, d’une infraction, d’un massacre et d’une violation totale de la souveraineté libanaise. »
Le numéro un d’Ansarullah a dans ce contexte estimé que « certains responsables du gouvernement libanais font preuve de méchanceté même envers le Hezbollah, la Résistance et le peuple libanais. Il est infâme d’adopter la logique israélienne et de se soumettre aux diktats israéliens, puis d’affronter toute position de solidarité avec son pays comme si l’on était souverain ».
Il s’est adressé au gouvernement libanais en ces termes : « Vous qui vous soumettez aux diktats israéliens et les adoptez contre votre peuple et contre le peuple libre de votre pays, vous n’êtes pas souverains. La tentative de priver nos pays et nos peuples des armes qui les protègent de la menace israélienne est l’un des piliers du plan sioniste visant notre nation.»
Et de poursuivre: « les imbéciles, les ingrats et les agents font croire au peuple que le problème réside dans les armes détenues par le peuple libre et honorable de la nation. Or, les véritables souverains sont ceux qui protègent la patrie et résistent à l’agresseur. »
« La soumission du gouvernement libanais aux ordres et aux diktats israéliens et américains constitue une preuve suffisante et concluante de son incapacité à protéger le Liban. Si le gouvernement libanais est à ce point soumis, comment protégera-t-il son peuple du véritable ennemi du Liban ?», s’est-il interrogé.
En lisant entre les lignes, les propos de M.Al-Houthi peuvent être interprétés comme un deuxième message, après celui du secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Ali Larijani.
Le dirigeant iranien qui s’est rendu au Liban, le 13 août, avait assuré que le Hezbollah n’est pas abandonné et ne sera pas seul en cas de confrontation.
Il en est de même pour le Yémen dont les propos du chef d’Ansarullah sous-entendent un soutien aux Libanais libres si les circonstances l’exigent.
Ce message n’est pas surprenant, car le gouvernement de Sanaa est le seul gouvernement arabe qui combat ‘Israël’ en solidarité avec le peuple palestinien et la cause palestinienne, et il est le seul qui la considère encore comme la cause arabe centrale et la cause de la nation, bien qu’il soit à 2 000 kilomètres de la Palestine occupée, tandis que les régimes des pays arabes voisins restent soumis face à l’expansion militaire israélienne.