Le ministère iranien des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il a affirmé l’expiration de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, de ses dispositions et restrictions pertinentes, ainsi que le retrait de la question du programme nucléaire pacifique de l’Iran de l’ordre du jour du Conseil.
Selon le communiqué, avec l’expiration de la période de dix ans fixée par la résolution samedi 18 octobre, le programme nucléaire de la République islamique doit désormais être traité comme celui de tout autre État non doté d’armes nucléaires en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Désormais, le pays est tenu uniquement par ses droits et obligations au titre du TNP, sans aucune limitation supplémentaire imposée ou reconnue, précise le ministère.
Le communiqué a souligné que la raison initiale pour laquelle la question nucléaire iranienne a été inscrite à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, à savoir la vérification du caractère pacifique de son programme connexe, a été pleinement réalisée.
Cette affirmation, a ajouté le ministère, est appuyée par le fait qu’aucun rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a fait état d’un quelconque détournement des activités nucléaires du pays à des fins militaires, malgré les pressions politiques exercées par les États-Unis et leurs alliés européens.
L’Iran a toujours respecté ses engagements nucléaires au titre du Plan global d’action commun (PGAC), l’accord nucléaire de 2015 approuvé par la résolution 2231, malgré de sévères sanctions, tandis que les États occidentaux ont violé à plusieurs reprises leurs obligations.
« L’Iran a cherché la transparence et le respect des engagements, mais le retrait irresponsable des États-Unis en 2018 et l’échec de la troïka européenne (Royaume-Uni, France et Allemagne) à respecter ses engagements ont porté un coup majeur à la diplomatie multilatérale », a déclaré le ministère.
Outre leur retrait illégal et unilatéral de l’accord, les États-Unis ont rétabli leurs sanctions contre la République islamique, puis soumis le pays à des mesures économiques encore plus coercitives.
La troïka européenne a également suspendu ses échanges commerciaux avec l’Iran, refusant en outre de tenir sa promesse de ramener Washington dans l’accord.
Par ailleurs, le communiqué condamne la décision de la troïka d’activer le mécanisme dit de « snapback » du PGAC, qui rétablit les sanctions nucléaires imposées par les alliés occidentaux et le Conseil de sécurité à l’Iran.
Il rappelle que la troïka a, du fait de son non-engagement, perdu tout droit légal et moral à prendre cette mesure.
Le ministère a appelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à corriger immédiatement les informations erronées publiées sur le site web de l’ONU concernant le prétendu rétablissement de résolutions expirées du Conseil de sécurité impliquant la République islamique.
Le communiqué qualifie d’illégale toute tentative de rétablir les comités de sanctions ou les groupes d’experts du Conseil, avant d’exhorter tous les États membres de l’ONU à rejeter les allégations des États-Unis et de l’Europe concernant la réactivation de résolutions caduques.
Dans un autre communiqué, le ministère a fermement condamné la guerre illégale et non provoquée menée par le régime israélien et les États-Unis contre l’Iran en juin dernier, guerre qui a coûté la vie à plus de 1 000 personnes, dont de jeunes enfants, et causé des dommages aux installations nucléaires pacifiques du pays.
Il a qualifié cette agression de « trahison de la diplomatie et de violation flagrante du droit international et du cadre du TNP », notant que ces attaques ont entraîné la destruction d’infrastructures nucléaires et autres, et perturbé de manière significative la coopération de l’Iran avec l’AIEA.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a par ailleurs exprimé sa gratitude à la Chine et à la Russie, ainsi qu’à l’Algérie et au Pakistan, pour leurs positions responsables, opposées à l’utilisation abusive par l’Europe du mécanisme de règlement des différends du PGAC.
Le mois dernier, ces pays ont voté contre un projet de résolution visant à retarder le mécanisme de « snapback », tandis que les États-Unis et leurs alliés y ont opposé leur veto.
Le communiqué a également mentionné l’abstention de la Corée du Sud et du Guyana face au projet de résolution.
Le ministère a également remercié les membres du Mouvement des non-alignés (MNA) et le groupe des Amis de la Charte des Nations Unies pour leur soutien à l’abrogation de la résolution 2231, respectivement jeudi et à la fin du mois dernier.
Le ministère a conclu son communiqué en réaffirmant l’engagement de l’Iran en faveur de la diplomatie, tout en défendant fermement les droits et intérêts légitimes de la nation iranienne, notamment l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
Source: Avec PressTV