« La décision d’Israël de placer des ONG palestiniennes sur sa liste des groupes terroristes s’apparente à une exécution », a déclaré le lundi 7 novembre le directeur de l’une de ces organisations aux enquêteurs de l’ONU.
La mesure prise l’an dernier visait six ONG, dont certaines œuvrant pour la « défense des droits humains et des prisonniers ». L’entité sioniste avait ensuite ordonné leur fermeture, une décision suscitant une vive indignation à l’international.
Le sujet a fait l’objet de la première journée d’auditions publiques de victimes et témoins que mène cette semaine à Genève une commission de l’ONU créée en 2021 pour enquêter sur les causes profondes du conflit israélo-palestinien.
Cette première série d’audiences, diffusées en direct et sévèrement critiquées par les autorités d’occupation israéliennes, portera également sur le décès de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, de la chaîne Al Jazeera, tuée par les tirs des soldats d’occupation le 11 mai en Cisjordanie.
« Dans le cadre de cette procédure, nous ne tirons aucune conclusion et n’émettons aucun jugement », a déclaré par visioconférence la présidente de la commission, Navi Pillay, ancienne cheffe des droits de l’homme à l’ONU, rapporte l’ONU.
Lors des audiences, Shawan Jabarin, directeur de l’ONG palestinienne de défense des droits humains al-Haq, a affirmé que son organisation avait été qualifiée de « terroriste » après une campagne de diffamation de plusieurs années. Ses collègues et lui-même ont par ailleurs été menacés de mort, a-t-il affirmé.
Il a comparé la mesure prise par ‘Israël’ à une « exécution ». Mais, a-t-il assuré, « nous ne nous arrêterons pas. Oui, ils peuvent nous détenir, ils peuvent nous arrêter, ils peuvent nous mettre en prison, ils peuvent nous tuer… mais ils ne peuvent pas changer nos croyances… Nous continuerons à nous battre contre la culture et la politique de l’impunité ».
Dans un rapport publié en juin, la commission a estimé que « l’occupation de territoires palestiniens par Israël et la discrimination envers la population palestinienne étaient les causes principales des tensions récurrentes et de l’instabilité ».
Il est rare que les commissions d’enquête de l’ONU procèdent à des auditions publiques.
Cette fois, les enquêteurs ont voulu faire preuve de la plus grande transparence afin de mieux répondre aux accusations de partialité. Mais, ‘Israël’ a toujours refusé de coopérer avec la commission.