Dans la nuit de lundi à mardi, le Parlement israélien a voté, en première lecture, un projet de loi visant à renouveler la loi l’extension du droit pénal israélien aux colons vivant en Cisjordanie occupée et qui est le prélude de son annexion, selon les Palestiniens.
C’est une loi «raciste», menant à l’«annexion progressive et silencieuse» de la Cisjordanie occupée, a dénoncé le ministère palestinien des Affaires étrangères.
Il s’agit du premier projet de loi soumis au vote des élus par le nouveau gouvernement, le plus à droite de l’histoire de l’entité sioniste, depuis son investiture, le 29 décembre, sous la direction du Premier ministre, Benyamin Netanyahou.
«Nous avons recommencé à croire en notre droit sur l’ensemble de la terre d’Israël et sommes de retour pour renforcer les implantations juives en Cisjordanie», a déclaré le ministre de la Justice, Yariv Levin.
58 députés ont voté pour la proposition de loi sur «les mesures d’urgence en Judée-Samarie» (nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie), et 13 contre. Le texte doit encore passer en deuxième et troisième lectures pour être adopté.
En vigueur depuis la guerre des Six-Jours de 1967 et l’occupation israélienne de la Cisjordanie, cette loi, qui stipule que les 475’000 colons en Cisjordanie bénéficient des mêmes droits que les citoyens israéliens, est ratifiée tous les cinq ans par le Parlement. Quant aux 2,9 millions de Palestiniens qui y vivent, ils sont soumis au droit militaire israélien qui permet entre autres leur séquestration dans les prisons israéliennes dans les territoires occupés en 1948, contrairement au droit international.
La loi devait être renouvelée avant le 30 juin 2022, mais deux députés de l’ancienne coalition gouvernementale, composée de partis de droite, du centre, de gauche et d’un parti arabe, avaient voté contre, contribuant à la division du gouvernement dirigé par le centriste Yaïr Lapid et à sa chute.
L’opposition, alors dirigée par Benyamin Netanyahou et composée de partis pro-colons, avait annoncé voter contre ce projet simplement pour montrer sa défiance envers le gouvernement. Vainqueur des législatives du 1er novembre, le nouveau Premier ministre, inculpé pour corruption, a formé son gouvernement avec des partis d’extrême droite et ultraorthodoxes, dont certains ténors ont été nommés à des postes clés.
La nouvelle équipe ministérielle a déjà fait part de son intention de poursuivre la colonisation dans les Territoires occupés, condamnée par l’ONU comme illégale au regard du droit international.
Source: Avec AFP