Des dizaines de caméras de surveillance chinoises vont être retirées des bureaux d’acteurs de la vie politique australienne, ont annoncé lundi des responsables, quelques jours après une annonce similaire concernant le ministère de la Défense et motivée par des raisons de sécurité.
Au moins 913 de ces appareils ont été placés dans plus de 250 bâtiments du gouvernement australien, dont celui du ministère de la Défense, selon des données publiées la semaine dernière.
Le ministre australien de la Défense Richard Marles avait fait savoir au diffuseur public ABC la semaine passée que tous ces dispositifs seraient retirés des locaux de son ministère pour « s’assurer que nos installations sont totalement sécurisées ».
Des responsables du ministère des Finances ont par ailleurs confirmé que 65 caméras de surveillance de ce type avaient été installées dans des bureaux utilisés par des responsables politiques. Le ministère les a progressivement remplacées mais 40 doivent encore être enlevées, a-t-il précisé, soulignant qu’elles seraient remplacées d’ici avril.
Des initiatives similaires ont été engagées aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, qui ont pris des mesures pour empêcher les établissements gouvernementaux d’installer des caméras de fabrication chinoise sur des sites sensibles.
Les deux pays ont exprimé leurs craintes de voir des informations sensibles fuiter si les entreprises chinoises à l’origine de ces appareils se retrouvaient forcées de partager leurs données avec les services de renseignements de Pékin.
Les caméras en question ont été produites par les sociétés Hikvision et Dahua, toutes deux sur une liste noire aux Etats-Unis. Selon le département américain du Commerce, les deux entreprises ont participé à la « surveillance » de la minorité ouïghoure dans la province chinoise du Xinjiang (nord-ouest).
En novembre 2022, Washington a interdit l’importation d’équipements de Hikvision et Dahua, invoquant « un risque inacceptable pour la sécurité nationale ».
Hikvision a de son côté rejeté les accusations et affirmé à l’AFP que ses produits étaient « conformes à toutes les lois et régulations australiennes applicables et font l’objet de strictes obligations en matière de sécurité ».
La décision de la Défense australienne d’enlever ces caméras des locaux du ministère avait fait réagir Pékin, qui a accusé Canberra de « faire un mauvais usage de sa puissance nationale pour discriminer et réprimer les entreprises chinoises ».
Source: AFP