Les chances du candidat à la présidentielle libanaise Sleiman Frangié sont toujours suspendues à la position saoudienne.
Alors que les médias libanais rendaient compte ces derniers temps que la France n’a aucune objection à sa candidature, depuis qu’il s’est rendu à Paris, fin mars, c’est la position saoudienne qui se faisait attendre pour mettre un terme à la vacance présidentielle, depuis la fin du mandat du président Michel Aoun, fin octobre 2022, et l’échec des 12 sessions parlementaires destinées à élire un successeur.
Selon le journal libanais al-Akhbar, Paris avait alors informé le chef du législatif Nabih Berri que Riyad n’a aucune objection à son élection et qu’elle prépare une réunion entre Frangié et Boukhari.
« Mais le président Berri insistait toujours pour en être informé en personne par l’ambassadeur saoudien et en scruter les réactions aurpès du parti progressiste socialiste Walid Joumblatt et des députées sunnites », précise le quotidien. Selon lequel le chef du Parlement a aussi refusé une demande française formulée lors d’un appel téléphonique par Patrick Durel, le conseiller chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l’Élysée, en vue d’entamer les préparatifs pour convoquer une séance parlementaire en vue d’élire le président. Attendant toujours la visite de Boukhari.
Citant des sources, al-Akhbar rapporte que les Saoudiens, tout en s’abstenant d’afficher toute objection à la candidature de Franjié, « ne mèneront toutefois aucune discussion visant à persuader ou à adoucir la position de l’un des opposants ».
Ils laisseront aux parties libanaises de décider de leur position après les avoir informées que le Royaume ne s’oppose pas à l’accession de Franjié à la présidence.
Le parti des Forces libanaises , le plus récalcitrant de tous « a été informé de cette atmosphère, mais il insiste pour mener une bataille pour briser le quorum, tandis que la France s’est engagée à prendre le relais des contacts pour organiser le quorum constitutionnel », selon le quotidien libanais.
Son chef Samir Geagea avait affiché une position virulente, critiquant la position de Paris en faveur de Frangié, présenté comme le candidat du Hezbollah et du mouvement Amal.
« Je suis fâché de la France qui est la mère des démocraties et des droits de l’homme et qui s’en va pour soutenir Sleiman Frangié contrairement à son histoire au Liban », a -t-il taclé. Assurant que ni l’Arabie saoudite ne s’immisce dans les noms de présidentiables ni les FL n’accepteront « un président de l’axe de rejet », appellation qu’il attribue à l’axe de la résistance.
C’était le 24 avril dernier. Depuis, l’ambassadeur saoudien est de retour. Il a rencontré Geagea le mercredi 3 mai ainsi que le mufti de la République cheikh Abdel Latif Dariane et le chef du Parlement Nabih Berri.
A l’issue de sa rencontre avec ce dernier, il a déclaré lors d’un point de presse que son pays n’admet pas que « la vacance présidentielle se poursuive ».
Une position plus claire certes mais qui ne répond toujours pas à la question de savoir si le royaume soutient la candidature de Frangié, estiment les sources d’al-Manar. Ou va-t-il poursuivre sa politique de refus de divulguer l’identité de son candidat laissant à ses alliés libanais le choix. Jusqu’à l’écriture de cet article, rien ne transparait dans les positions de Riyad. D’aucuns observateurs estiment que l’accord de réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran ne peut que se répercuter sur cette échéance libanaise.
En revanche, ce sont surtout les Français qui diffusent une atmosphère optimiste sur l’échéance présidentielle et poursuivent leurs efforts pour la mener à bien, d’après le journal libanais al-Bina. Une délégation du parti d’Emmanuel Macron la République en marche devrait arriver au Liban dans les prochains jours pour rencontrer les responsables libanais.
Source: Divers