Le chef du gouvernement libyen en charge du Parlement, Oussama Hammad, a demandé à l’envoyé spécial américain en Libye, Richard Norland, de respecter la souveraineté du pouvoir judiciaire libyen et de ne pas avoir de parti pris avec aucun protagoniste, qualifiant ses déclarations dans les médias d ‘ « ingérence flagrante dans les affaires de l’État libyen ».
Le responsable américain avait appelé les acteurs politiques libyens à ne pas menacer d’interrompre la production de pétrole, notant que cette menace pourrait entraîner « des répercussions dévastatrices sur l’économie libyenne et nuire à tous les Libyens ».
Hammad avait auparavant menacé d’arrêter le flux de pétrole et de gaz et d’empêcher leur exportation, et d’invoquer la force majeure, car le gouvernement d’union nationale à Tripoli a obtenu 16 milliards de dollars de revenus pétroliers par des moyens illégaux. Invoquer le force majeure stipule une suspension temporaire des travaux pour satisfaire aux obligations légales et à la responsabilité résultant de l’inexécution des contrats pétroliers en raison d’événements indépendants de la volonté des parties contractantes.
La Libye est divisée entre le gouvernement de Tripoli dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Dabaiba et le gouvernement d’Oussama Hammad, qui opère dans l’Est avec le soutien du Parlement et du commandant militaire Khalifa Haftar.
Commentant les propos de Norland, M. Hammad a déclaré dans un tweet: « lorsque je parle de suspendre le flux des revenus pétroliers, nous voulons par-là protéger les fonds publics et prévenir les personnes corrompues ».
« L’envoyé spécial des États-Unis en Libye, Richard Norland, doit respecter la souveraineté du pouvoir judiciaire libyen et ne pas interférer avec les partis-pris », a-t-il déclaré à Norland.
Hammad a appelé Norland à ne pas permettre aux intérêts extérieurs de prévaloir sur les intérêts du peuple libyen et ses droits, et à ne pas publier de déclarations médiatiques sans connaître la vérité des choses.
Selon lui les déclarations de Norland sont « une ingérence flagrante dans les affaires de l’État libyen, car elles sont basées sur le soutien d’une partie qui profite du gaspillage de l’argent du peuple ».
Hammad a également accusé le gouvernement d’unité nationale de gaspiller les recettes énergétiques en « dépensant des milliards de manière excessive et inutile », sans entrer dans les détails, justifiant son avertissement d’assurer une « répartition équitable des richesses ».
Il a également appelé la Chambre des représentants et l’État à accélérer la prise de mesures concrètes pour organiser des élections présidentielles et parlementaires, et à former une autorité exécutive unifiée pour gérer les affaires et les ressources du pays.
Le gouvernement a déclaré dans un communiqué qu’il aurait recours à la justice pour nommer une garde judiciaire sur les fonds saisis afin d’empêcher leur utilisation abusive, notant que cette procédure se poursuivra jusqu’à l’achèvement des procédures juridiques et financières liées aux arrangements budgétaires et à leur mise en œuvre. Un comité a été formé à la National Oil Corporation (NOC/CNO) pour restructurer et exécuter les budgets. La cour d’appel de Benghazi avait rejeté l’appel du CNO contre la décision du gouvernement libyen de retenir les revenus pétroliers et a confirmé les mesures prises pour retenir les comptes de l’organisation.
La Libye possède les plus grandes réserves de pétrole d’Afrique, mais est embourbée dans des luttes de pouvoir depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Source: Médias