Les obsèques de Nahel Marzouki, 17 ans, se sont déroulées le samedi 1er juillet à Nanterre. Le jeune homme de 17 ans a été tué le 27 juin dernier par un policier durant un contrôle routier après un refus d’obtempérer. La police en France est accusé de racisme envers les citoyens d’orgine arabe ou africaine.
De nombreuses personnes ont rendu hommage à l’adolescent d’origine algérienne en venant se recueillir au funérarium à la mi-journée puis lors d’une cérémonie religieuse qui s’est tenue à la mosquée Ibn Badis de Nanterre.
Le corbillard est arrivé au cimetière du Mont-Valérien en début d’après-midi, encadré par de jeunes circulant en deux roues, a constaté Le Figaro.
Mounia, la mère de Nahel, tout de blanc vêtue, est arrivée sous les applaudissements des personnes venues en nombre pour assister à l’enterrement. La grand-mère du jeune garçon était aussi présente. Des amis de l’adolescent, des proches de la famille, des habitants de Nanterre ou des anonymes simplement touchés par ce drame étaient réunis sur place pour exprimer leur douleur et leur colère.
«Sans ingérence médiatique»
À l’entrée, un service de sécurité veillait scrupuleusement à faire respecter la volonté de la famille qui a souhaité une cérémonie dans l’intimité et «sans ingérence médiatique», selon le communiqué publié par les avocats de la famille.
Les journalistes étaient donc tenus à l’écart et ceux qui ont tenté d’installer des caméras ont été très sèchement rappelés à l’ordre.
Une cinquième nuit de tensions moins agitée
Apres l’inhumation du jeune Nahel, le gouvernement français redoutait une cinquième nuit de colère. La situation s’est tendue dans plusieurs villes mais la soirée s’est finalement avérée plus calme que les précédentes. Comme la veille, le gouvernement avait déployé 45 000 policiers et gendarmes dans tout le pays.
Au moins 719 interpellations
À 3 h 30 du matin, un total de 427 personnes ont été interpellées dans le cadre des violences urbaines, notamment pour port d’objets susceptibles de servir d’arme ou de projectile, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur. Un bilan qui monte à 719 personnes ce dimanche matin.
La préfecture de police a fait savoir dans la soirée que 375 contrôles ont été effectués « aux abords du secteur et sur les Champs-Élysées ». Au moins 194 interpellations ont eu lieu à Paris et sa proche banlieue
Les parents menacés
Samedi, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti avait haussé le ton. Il faut « redire aux parents qu’ils tiennent leurs gosses », a lancé le garde des Sceaux, au lendemain de l’envoi d’une circulaire qui détaille la réponse pénale « ferme et systématique » qu’il souhaite à l’encontre des participants aux récentes violences urbaines.
« Les parents qui ne s’intéressent pas à leurs gamins et qui les laissent traîner la nuit en sachant où ils vont aller (…), ils encourent deux ans de prison ferme et 30.000 euros d’amende », a-t-il lancé.
Et d’ajouter : « On va »péter les comptes » » des jeunes utilisateurs des réseaux sociaux « qui s’en servent pour dire quand, où et comment on va aller casser ». « L’autorité judiciaire pourra demander aux opérateurs de livrer les adresses IP ».