Une certaine subtilité sournoise a marqué la décision israélienne de fermer définitivement le réservoir d’ammoniaque de Haïfa, au nord de la Palestine occupée.
C’est le ministère israélien de l’Environnement qui a été chargé de l’annoncer ce mercredi , en déclarant qu’il ne renouvellerait plus l’autorisation de remplir le réservoir en question, pouvant stocker 12.000 tonnes d’ammoniaque.
Dans son annonce aucune allusion aux mises en garde que le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah avait lancées dans son discours la semaine passée, et il y a un an aussi : celles de bombarder ce site en riposte à une offensive israélienne destructrice contre le Liban.
Pour l’environnement
Dans son communiqué, le ministère israélien prend soin de mettre en exergue des raisons uniquement liées à l’environnement.
Selon l’AFP, les hauts responsables du ministère ont souligné que les menaces sur la sécurité ne relevaient pas de leur prérogatives et que seules des considérations portant sur les dangers pesant sur l’environnement, notamment des possibles conséquences d’un tremblement de terre ont été prises en compte dans leur décision.
Ce réservoir représente un « risque inacceptable » pour le public, estime le communiqué du ministère qui interdit au groupe Haifa Chemicals, qui possède le réservoir, de le remplir de nouveau à partir du 1er mars.
L’approvisionnement des entreprises clientes de Haifa Chemicals sera toutefois assuré avec l’ammoniaque restant dans le réservoir jusqu’au 1er juin, a précisé le ministère de l’Environnement.
Selon l’AFP, Haifa Chemicals vend une partie de l’ammoniaque que le groupe importe à des usines chimiques, des entreprises d’armement, des entrepôts frigorifiques ou pour le traitement des eaux usées.
Autre constat sur cette décision: à aucun moment, le ministère israélien de la sécurité n’y est impliquée.
On avance entre autre que cette décision avait été prise à la demande de la municipalité de la troisième ville israélienne, alors que des groupes écologistes mettaient en garde depuis des années contre les dangers d’une explosion dans une zone densément peuplée.
« Il n’y a pas de place dans la baie de Haïfa pour un tel réservoir qui met en danger des vies humaines », a affirmé le vice-ministre de l’Environnement Yaron Mazuz cité par un communiqué.
Des experts israéliens assurent pour leur part que la fuite d’un cinquième des 12.000 tonnes pourrait causer la mort de 17.000 personnes. Et ce chiffre pourrait augmenter à 80.000 dans le pire des cas. Quant aux dégâts matériels, ils sont chiffrés à 10 milliards de dollars, si les missiles du Hezbollah s’abattaient sur les usines en question.
L’aide de la Jordanie
Autre signe que la décision est fortement inspirée par les menaces de S. Nasrallah: elle implique une suspension définitive en «Israël » du stock de ce produit toxique. « A partir du 1er juin, ces entreprises devront trouver d’autres fournisseurs en procédant par exemple à des importations de Jordanie », ont indiqué de hauts responsables israéliens, cite l’AFP.
Le numéro un du Hezbollah avait menacé que les stocks d’ammoniaque seraient traqués là où ils seraient déposés. Les dirigeants israéliens ont donc trouvé la solution « d’expatrier » ce prduit toxique chez les Jordaniens.
Une solution qui ne saurait être transposable pour le réacteur nucléaire de Dimona, également dans la ligne de mire du Hezbollah, en cas de guerre.