Il y a environ deux mois, une organisation secrète baptisée Bouclier de la Révolution, d’affiliation inconnue, est apparue dans les régions contrôlées par la milice jihadiste takfiriste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dans la province d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie.
Auparavant, cette dernière avait mené une campagne d’arrestations au sein de ses rangs pour arrêter des éléments qui travaillaient à son insu au profit de la Coalition internationale ou de la Russie. Plus de 80 dirigeants et membres qui occupaient des postes sensibles avaient alors été capturés.
Cette organisation a déclenché ses opérations en procédant à la première liquidation sur le terrain contre un chef de sécurité de HTC. Elle lui a tendu une embuscade sur l’autoroute Bab al-Hawa, au nord d’Idlib, lui a extorqué des aveux, et l’a abattu directement. Cette liquidation a été suivie de barrages routiers et de la mise en place de postes de contrôle sur les routes principales, à la recherche d’hommes armés appartenant à HTC.
Les opérations de l’organisation Bouclier de la Révolution se sont poursuivies en menant des attaques dans plusieurs zones au nord d’Idleb, visant les sièges et les points de contrôle de HTC, sans que cette dernière ne publie aucune déclaration ni commentaire concernant les attaques visant ses combattants, dans une zone géographique précise au nord d’Idlib, où la nouvelle organisation est devenue active.
L’organisation Bouclier de la Révolution s’est transformée en un spectre qui sème la peur et l’anxiété dans le cœur des combattants de HTC, qui s’étaient mobilisés pour prévenir ses attaques. D’autant que les informations disponibles confirmaient que les éléments de cette organisation se déplacent librement, en utilisant des véhicules de HTC, portant les mêmes tenues et brandissant le même drapeau.
HTC a alors distribué un circulaire secret parmi des militants proches de certains de ses dirigeants, proscrivant les déplacements de ses convois ou de ses groupes, avant d’en informer tous les points, prescrivant d’inscrire les heures de sortie et de passage et les numéros de chacun de leurs membres dans le but de piéger les mouvements suspects de l’organisation secrète.
Les opérations de l’organisation fantôme, telle qu’elle est également décrite par les habitants des zones contrôlées par HTC, se sont déplacées pour inclure une nouvelle zone géographique, du nord vers l’ouest, près de l’entrée de la ville d’Idleb. Les raids ont pris pour cible l’un des postes de contrôle les plus importants de HTC, connu sous le nom de poste de contrôle de Kaziyeh. Des affrontements armés ont eu lieu faisant plusieurs morts et blessés sans toutefois enregistrer aucune perte dans les rangs de l’Organisation de Bouclier de la Révolution.
Plus de deux mois après l’émergence de cette organisation, le débat se poursuit sur son identité et ses soutiens. D’aucuns pensent qu’elle est affiliée à Abou Mohamad al-Joulani, le chef de HTC, lequel l’utiliserait pour liquider ceux qu’il juge être des traîtres dans les rangs de HTC. Et ce en raison de la facilité avec laquelle elle se déplace dans des zones sensibles qui regorgeant de postes de contrôle et de postes de sécurité.
D’autres y voient une organisation populaire, qui a pour but de se venger de la criminalité pratiquée par Joulani contre les gens, ou en raison des restrictions économiques résultant des lourdes taxes qu’il leur impose, et de ses tentatives de s’accaparer tous les aspects de la vie économique, en plus de ses campagnes d’arrestation qui ne connaissent pas de répit.
Traduit du site al-Mayadeen
Source: Médias