Des milliers de citoyens nigériens ont manifesté ce vendredi, près d’une base militaire française dans la capitale, Niamey, scandant des slogans contre l’ingérence de Paris dans les affaires du Niger.
Au cours du rassemblement, les manifestants ont scandé « A bas la France… à bas la CEDEAO », après qu’un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’est terminé par l’approbation d’une éventuelle intervention militaire au Niger pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum au pouvoir.
Les manifestants ont confirmé leur soutien au coup d’État au Niger, en particulier au général Abd al-Rahman Tiani, et ils ont également hissé le drapeau de la Russie à côté du drapeau de leur pays.
Un membre d’un syndicat étudiant, qui soutient le coup d’État contre le président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, a rejeté l’ingérence de la France dans les affaires de son pays, appelant Paris à retirer ses forces de son pays.
Le député a ajouté que « la CEDEAO n’est pas indépendante, car il y a une influence extérieure sur elle », soulignant que « la France la manipule ».
La France déploie environ 1 500 de ses soldats au Niger sous prétexte d’affronter des groupes armés en coopération avec les forces armées nigériennes, et certains d’entre eux sont stationnés dans une base de la capitale, Niamey.
La Russie a averti que toute intervention militaire au Niger déstabiliserait fortement la région, au lendemain de l’annonce par les dirigeants ouest-africains de leur intention d’envoyer une force militaire pour rétablir le président Mohamed Bazoum au pouvoir après son renversement par un coup d’État militaire.
De même, le porte-parole de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, a annoncé, vendredi, qu’une réunion des chefs des armées ouest-africaines aura lieu la semaine prochaine, et non demain, afin de discuter de la situation au Niger .
Hier, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a annoncé, dans un développement surprenant, que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest avait approuvé une intervention militaire au Niger « dès que possible ».
Dans une nouvelle expression de leur résistance à la pression internationale, les putschistes ont annoncé, jeudi, la nomination d’un nouveau gouvernement. Le nouveau Premier ministre, Ali al-Amin Zein, un civil, dirigera le gouvernement de 21 personnes, tandis que deux généraux du nouveau conseil militaire au pouvoir dirigeront les portefeuilles de la défense et de l’intérieur.
La possibilité d’une intervention militaire au Niger a suscité la polémique au sein de la CEDEAO, et l’Algérie a exprimé son rejet catégorique de toute intervention militaire, avec son exigence du retour de la légitimité constitutionnelle au pays.
Le Mali et le Burkina Faso ont soutenu le conseil militaire au Niger et ont clairement déclaré que « toute intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, pour ramener Bazoum au pouvoir, équivaudrait à leur déclarer la guerre ».
Source: Médias