La Corée du Nord a affirmé mardi que ses tirs de missiles balistiques étaient un exercice en vue de frapper les bases américaines au Japon, tandis que les condamnations du régime doté de l’arme nucléaire pleuvaient de toutes parts.
Trois des engins lancés mardi sont tombés près du Japon, dans sa zone économique exclusive (ZEE), dans un nouveau défi à la communauté internationale et au président américain Donald Trump.
Trump confirme un « engagement à toute épreuve » pour la sécurité du Japon et de la Corée du Sud
Celui-ci a réaffirmé lors d’entretiens téléphoniques l' »engagement à toute épreuve » de son pays derrière ses alliés japonais et sud-coréen, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira mercredi, à la demande de Tokyo et Séoul, pour discuter de la situation.
Les résolutions de l’ONU interdisent à Pyongyang tout programme nucléaire ou balistique. Mais six volées de sanctions n’ont pas persuadé le régime de Kim Jong-Un d’abandonner ses ambitions militaires.
D’après l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les tirs de lundi ont été supervisés en personne par le dirigeant nord-coréen.
« Se régalant du sillage des missiles balistiques », Kim Jong-Un a chanté les louanges de l’unité d’artillerie Hwasong à l’origine des tirs.
« Les quatre missiles balistiques lancés simultanément étaient si précis qu’ils ressemblaient à des avions faisant des acrobaties aériennes en formation », a-t-il dit.
‘Rayer de la carte’
« L’objectif » était « de frapper les bases militaires de l’agresseur impérialiste américain au Japon en cas de besoin ». Ces tirs sont la démonstration que le Nord est prêt à « rayer de la carte » les forces ennemies au moyen « d’une frappe nucléaire sans merci ».
Dans des photographies publiées par le journal Rodong Sinmun, on voit Kim Jong-Un observer les missiles s’élancer dans le ciel, ou alors en train d’applaudir, tout sourire, aux côtés d’autres responsables nord-coréens.
Ces tirs sont-ils une réponse aux exercices militaires annuels conjoints entamés par Séoul et Washington la semaine dernière ? En tout cas, ces manoeuvres ne manquent jamais de provoquer la colère de la Corée du Nord.
Pyongyang menace régulièrement ses ennemis de ses foudres. L’année dernière, elle a mené deux essais nucléaires et toute une série de tirs de missiles. Lundi cependant, c’était seulement la seconde fois que des engins tombaient dans la ZEE japonaise.
Pour Choi Kang, analyste à l’Institut Asan des études de politiques, ces nouveaux tirs sont un avertissement clair pour Tokyo.
« La Corée du Nord démontre que ses cibles ne se limitent plus à la péninsule coréenne mais peuvent s’étendre à tout moment au Japon et même aux Etats-Unis ».
Le Nord ambitionne de mettre au point un missile intercontinental balistique (ICBM) capable de porter le feu nucléaire sur le continent américain.
Donald Trump a parlé de la Corée du Nord comme d’un « gros, gros problème », promettant de lui répondre « fortement ».
Washington déploie le bouclier antimissiles THAAD en Corée du Sud
Le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer a expliqué lundi que Washington prenait des mesures pour renforcer sa « capacité à se défendre contre les missiles balistiques nord-coréens ».
D’après le New York Times, l’ancien président Barack Obama avait ordonné au Pentagone il y a trois ans de multiplier les cyber-attaques contre le Nord pour tenter de saboter ses tirs de missiles, avant ou pendant le lancement.
L’armée américaine a commencé à déployer en Corée du Sud le bouclier antimissile THAAD destiné à protéger Séoul d’attaques venue du Nord, selon le commandement Pacifique. Des premiers éléments sont arrivés lundi.
Les forces américaines « ont déployé les premiers éléments » du système THAAD en Corée du Sud mardi (heure locale), a indiqué le commandement des forces américaines dans le Pacifique (Pacom) dans un communiqué.
Une vidéo diffusée par l’armée américaine montre des images de deux gros camions transportant les rampes de lancement de missiles intercepteurs, débarquant d’un gros avion de transport militaire américain en Corée.
Selon le Pentagone, le déploiement de ce système ajoute un niveau de protection supplémentaire par rapport au dispositif anti-missile existant, qui protège le territoire sud-coréen et les forces américaines qui s’y trouvent.
Le système THAAD tire des missiles conçus pour intercepter et détruire des missiles balistiques alors qu’ils seraient encore juste à l’extérieur de l’atmosphère ou qu’ils viendraient d’y entrer, durant leur dernière phase de vol.
Avec AFP