Des experts des droits de l’homme des Nations Unies ont dénoncé « une stratégie délibérée d’Israël visant à faire taire la couverture médiatique » de la guerre contre la bande de Gaza, en exprimant leur inquiétude face au nombre élevé de journalistes qui y ont été tués.
Dans un communiqué publié ce jeudi, cinq experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme ont déclaré que « rarement des journalistes auront payé un prix aussi élevé simplement pour faire leur travail, comme le font actuellement les journalistes de Gaza ».
Ils ont ajouté : « Nous sommes préoccupés par le très grand nombre de journalistes et de professionnels des médias qui ont été tués, attaqués, blessés ou arrêtés dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Gaza, ces derniers mois. »
Les experts ont noté qu’ils « avaient reçu des informations inquiétantes selon lesquelles, bien que ces journalistes aient été clairement identifiables, portant des gilets et des casques avec la marque de la presse ou voyageant dans des véhicules de presse clairement identifiés, ils avaient été attaqués ».
« Cela semble indiquer que les opérations de meurtres, de faire des blessés et d’arrestations sont une stratégie délibérée des forces israéliennes pour entraver les médias et faire taire la couverture médiatique critique », soulignant que « les attaques ciblées et le meurtre de journalistes sont des crimes de guerre ».
D’autres experts des Nations Unies, dont le rapporteur spécial sur la liberté d’expression, le rapporteur spécial sur les droits dans les territoires palestiniens et le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, ont exprimé leur « profonde préoccupation » face au refus d’Israël d’autoriser les médias extérieurs à Gaza d’entrer dans la bande de Gaza et d’y exercer leur travail journalistique à moins d’être accompagnés par des militaires de l’armée israélienne.
Ils ont également souligné que « les attaques contre les médias à Gaza et les restrictions imposées à d’autres journalistes pour accéder à Gaza, en plus des pannes majeures d’Internet, constituent des obstacles majeurs au droit d’accès à l’information aussi bien pour la population de Gaza ainsi que pour le monde extérieur. »
Ils ont aussi exhorté les tribunaux internationaux à « accorder une attention particulière à ce dangereux schéma d’attaques et à l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes ».
À noter que les rapports des Nations Unies indiquent qu’au moins 122 journalistes et professionnels des médias ont été tués et de nombreux autres ont été blessés dans la bande de Gaza depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre 2023.
Source: Médias