De nouvelles frappes israéliennes meurtrières ont visé jeudi le sud de la bande de Gaza, où Israël a promis de mener une « puissante » opération terrestre dans la ville surpeuplée de Rafah malgré les pressions internationales qui se multiplient.
Après plus de quatre mois de guerre contre le Hamas à travers le territoire palestinien assiégé, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, veut maintenant détruire la dernière ville de la bande de Gaza, devenue l’ultime refuge pour des centaines de milliers de civils qui ont fui les autres régions détruites.
Environ 1,4 million de personnes, selon l’ONU, soit plus de la moitié de la population de Gaza, dont beaucoup déplacées à plusieurs reprises, s’entassent à présent à Rafah, transformée en un gigantesque campement, dans l’angoisse de l’offensive annoncée.
Pendant que les pays médiateurs poursuivent au Caire leurs négociations pour tenter d’obtenir une trêve ainsi que la libération des captifs détenus à Gaza, les appels se multiplient à travers le monde face aux conséquences potentiellement dévastatrices d’une telle opération.
Après notamment l’ONU et les Etats-Unis, principal allié d’Israël qui réclame des « garanties » pour la sécurité des civils, l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont mis en garde jeudi Israël contre une opération « catastrophique » à Rafah.
« Il n’y a tout simplement nulle part où aller » pour les civils bloqués contre la frontière fermée avec l’Egypte, soulignent ces trois pays, exhortant Benjamin Netanyahu à « ne pas s’engager dans cette voie ».
« Nous combattrons jusqu’à la victoire complète, ce qui implique une action puissante à Rafah et ce, après avoir permis à la population civile de quitter les zones de combat », avait déclaré mercredi le Premier ministre israélien.
Rafah est en outre le principal point d’entrée de l’aide humanitaire depuis l’Egypte, contrôlée par « Israël » et insuffisante pour répondre aux besoins d’une population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.
Jeudi, de nouveaux bombardements ont visé Khan Younès, tout en investissant son hôpital Nasser qui avait auparavant fait l’objet de bombardements qui ont fait un martyr et plusieurs blessés.
Des milliers de déplacés sont réfugiés dans l’enceinte de cet hôpital assiégé par les chars israéliens, où les médecins décrivent une situation désespérée.
« Mon mari et mon fils Mohammad sont partis mercredi avec des milliers de personnes mais je ne sais pas ce qu’ils sont devenus, nous avons perdu le contact », a raconté à l’AFP une déplacée à l’hôpital Nasser, Jamila Zidane.
« Nous avons peur », confie cette femme de 43 ans, restée dans l’hôpital avec ses six filles. « Depuis plusieurs jours, nous n’avons plus de nourriture et nous buvons de l’eau souillée ».
L’armée a annoncé jeudi « poursuivre ses raids ciblés » à Khan Younès. L’aviation israélienne a mené « une série de frappes » en appui aux troupes au sol à travers le territoire, qui ont atteint « des installations souterraines, des base militaires et des postes de tir du Hamas », selon l’armée d’occupation.
Cette grande ville à quelques kilomètres au nord de Rafah, qui était le cœur de l’offensive israélienne a été transformée en champ de ruines.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de 107 morts à travers le territoire. Selon ce ministère, le nouveau bilan des victimes palestiniennes dans la bande de Gaza depuis 7 octobre s’élève à 28.663 martyrs, 68.395 blessés, et plus de 7.000 disparus.
Par ailleurs, les négociations en vue d’une trêve incluant de nouvelles libérations des captifs israéliens chez le Hamas et des Palestiniens détenus par l’entité sioniste se poursuivent pendant ce temps au Caire, par l’intermédiaire du Qatar et de l’Egypte.
Selon l’AFP, après une réunion mardi entre le chef du Mossad, les services secrets israéliens, David Barnea, le directeur de la CIA, William Burns, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et des responsables égyptiens, ces tractations doivent durer jusqu’à vendredi.
Une délégation du Hamas, selon une source du mouvement, était attendue mercredi au Caire mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà dénoncé les « exigences délirantes » du Hamas, qui bloqueraient selon lui les tractations.
Source: Divers