L’affaire du jeune Patrick Dai à New York qui a proféré des menaces de mort à ses collègues juifs d’université ne peut que rappeler celle des étoiles de David taguées sur les murs de la capitale française.
Les deux événements ont eu lieu quelques jours après le déclenchement de la guerre contre Gaza.
Ils ont de commun qu’ils ont été perpétrés par des partisans pro israéliens, portaient des contenus antisémites ce qui faisaient croire qu’ils ont été réalisés par des partisans pro Palestine.
Selon l’AFP, trois semaines après le déclenchement de la guerre, des commentaires anonymes très violents et injurieux ont été postés sur un forum en ligne dédié aux informations du campus de l’université Cornell, au nord-est. Ils étaient adressés à des étudiants juifs, les menaçant de les tuer ou de les blesser. Les cours avaient été suspendus une journée en novembre à la suite de leur publication.
Or il s’est avéré que leur auteur était un certain Patrick Dai, aujourd’hui âgé de 22 ans. Il a été suspendu de l’université et arrêté fin octobre 2023.
Son avocate, Lisa Peebles, avait affirmé devant la cour que son client était « autiste » et en fait « pro-Israël », rapporte l’AFP.
« Dans une tentative malavisée de souligner les croyances génocidaires du Hamas et de récolter du soutien pour Israël », il aurait selon l’avocate « publié plusieurs commentaires sur un site lié au campus en se faisant passer pour un extrémiste antisémite soutenant le Hamas », rapporte l’AFP.
« Il pensait, à tort, que ces commentaires retourneraient rapidement la couverture médiatique des événements qu’il considérait anti-Israël et le sentiment sur l’opinion du campus qu’il considérait comme pro-Hamas », a-t-elle ajouté.
Patrick Dai a plaidé coupable pour les menaces et écopé de 21 mois de prison, assortis de trois ans de liberté surveillée.
« L’accusé a terrorisé le campus pendant des jours et provoqué l’horreur de la nation lors d’une période très volatile », écrivent les procureurs dans la note accompagnant sa condamnation.
Pour le ministre américain de la Justice Merrick Garland, ces menaces avaient fait partie d’une « augmentation significative du volume et de la fréquence des menaces à l’encontre des Juifs, des Musulmans et des communautés arabes dans le pays ».
Force est de constater que personne ne se questionne sur les véritables intentions de l’accusé qui est « pro Israël » et voulait se faire passer pour un partisan du Hamas, ni ne soupçonne des opérations sous fausse bannière. Il n’a d’ailleurs pas été condamné pour ceci. Le fait qu’il soit autiste aurait été suffisant pour négliger cet élément-clé. Curieusement, des opérations similaires ayant été réalisées dans le passé par des individus pro israéliens pour accuser d’actes antisémites des acteurs pro palestiniens ont été closes en accusant ces derniers d’avoir des problèmes psychologiques.
Il en a été de même pour l’affaire des étoiles de David qui ont été taguées sur des murs de Paris. Après avoir servi de prétexte pour illustrer une présumée hausse de l’antisémitisme, le tout bien couvert par les médias et les politiques français, de concert avec les organisations pro israéliennes en tête, il s’est avéré que leurs auteurs, sont deux couples de moldaves qui ont été commandité par un individu en lien avec l’Organisation juive européenne « Bouclier de David ». Selon BFMTV, il a reconnu que cette action avait pour but d’inspirer et de soutenir les juifs d’Europe et de rappeler l’histoire du peuple juif ». Curieusement, les deux couples ont été expulsés de France, après avoir reconnu les faits, sans être jugés, à la différence avec le cas américain. Alors que leur délit est puni d’une peine maximale de quatre ans de prison et de 30.000 euros d’amende.
Depuis, en l’absence de coupables, l’affaire qui a fait couler beaucoup d’encre a été submergée dans une pléthore de thèses sur ses auteurs, pour se conclure sur une soi-disant implication de la Russie car le couple juif parle en russe. L’accusation « stupides » selon Moscou est celle qui a semble la plus retenue par les autorités françaises. Ce qui a permis de marginaliser la piste la plus plausible, celle des protagonistes pros israéliens qui œuvrent, via des opérations sous faux drapeau de ce genre, pour rallier les sociétés occidentales à la cause israélienne.
N’en demeure pas moins que le lien entre ces deux affaires de New York et de Paris, est frappant. Il illustre un nouveau modus operandi: celui d’admettre d’agir en faveur d’Israël en propageant des actes antisémites pour faire peur de sa montée. Un procédé perfide pour réaliser un vieil objectif : harceler les sociétés occidentales sur fond d’antisémitisme, afin de neutraliser toute action qui entrave et condamne les exactions et les horreurs de l’entité hébraïque contre le peuple palestinien. Quoique réalisé dans les deux bouts du monde occidental, il laisse présager un même commanditaire.
Source: Divers