Il y avait quelque chose de douloureux, mardi 11 février à la Maison Blanche, à observer le roi Abdallah II, les yeux agités par un tic nerveux intense, essayer de ne pas mécontenter son hôte, Donald Trump.
وسائل الإعلام تسلط الضوء على ملامح #ملك_الأردن خلال اجتماعه بـ #ترامب في البيت الأبيض!
ماذا تفهم منها ؟؟ pic.twitter.com/lq4NRiPINB
— نحو الحرية (@hureyaksa) February 11, 2025
Les journalistes l’ont interpellé à plusieurs reprises : son pays, la Jordanie, est-il prêt à accueillir sur son sol une partie de la population gazaouie, que le président américain veut sortir du territoire palestinien ?
Dans son anglais impeccable, le roi a refusé de répondre. Il s’est réfugié, avec la prudence de la proie pourchassée, derrière la carrure plus large de l’Egypte. C’est ce pays, également sollicité par la Maison Blanche, qui doit formuler des propositions en réponse à l’idée de Donald Trump, au nom de la Ligue arabe.
Le président américain voudrait que le royaume jordanien, avec l’Égypte, accueille l’essentiel des habitants du territoire palestinien.
Accueil de 2000 enfants Gazaouis
« L’une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c’est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades », a déclaré le roi.
La proposition d’accueil d’enfants malades a réjoui le républicain de 78 ans. « C’est vraiment un beau geste », a déclaré le président américain, assis aux côtés de son invité et du prince héritier Hussein dans le Bureau ovale. Il a prédit de « grands progrès » dans les discussions avec la Jordanie et l’Égypte, et s’est dit persuadé « peut-être pas à 100 %, mais à 99 % » d’arriver à un compromis avec le Caire.
Plus tard cette semaine, ce devrait être au tour du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de se rendre à la Maison Blanche, après avoir exhorté mardi à la reconstruction de Gaza « sans déplacer les Palestiniens ».
Posséder Gaza et annexer la Cisjordanie
Le président américain a une nouvelle fois défendu son projet pour Gaza, qui a créé une vague d’indignation internationale : « Nous allons posséder Gaza. Nous n’avons pas besoin de l’acheter. Il n’y a rien à acheter », a déclaré Donald Trump, assurant que le territoire serait placé « sous contrôle américain », sans expliquer de quelle manière.
Interrogé sur l’annexion de la Cisjordanie par ‘Israël’, Trump a déclaré : « Cela fonctionnera », sans donner plus de détails.
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Abdallah II a fait savoir que l’Égypte élaborait un plan de coopération avec Donald Trump et que ce projet ferait l’objet de discussions en Arabie saoudite.
« Attendons que les Égyptiens puissent présenter ce plan », a-t-il plaidé. Donald Trump avait évoqué un arrêt des aides américaines à la Jordanie si celle-ci n’accueillait pas des Palestiniens déplacés.
La Jordanie est bien consciente de la pression économique que pourrait exercer Donald Trump sur le pays. Chaque année, Amman reçoit quelque 750 millions de dollars d’aide économique de la part de Washington, et environ 350 millions de dollars supplémentaires en aide militaire.
Source: Médias