La bande de Gaza dévastée et assiégée par Israël depuis le début de la guerre a été en proie à plusieurs frappes ce mercredi.
L’une d’entre elle, la plus meurtrière, a tué au moins 30 Palestiniens dans le quartier de Chouja’iya à Gaza-ville au nord, dont des enfants, selon la Défense civile locale.
« Plusieurs missiles » ont ciblé un immeuble de quatre étages et la zone alentour où se trouvaient des tentes de déplacés, a raconté à l’AFP Ayoub Salim, 26 ans, un habitant de Chouja’iya.
« Des éclats ont volé dans toutes les directions (…) On entendait les cris des gens paniqués », a-t-il ajouté, décrivant « une scène terrifiante » et faisant état de corps déchiquetés et d’autres ensevelis sous les décombres.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a recensé « 23 martyrs dont huit enfants et huit femmes » et plus de 60 blessés dans le raid.
Les secouristes, accourus sur place, ont « extrait les corps de femmes et d’enfants. Il y a encore des personnes ensevelies sous les décombres », a indiqué l’un d’eux, Ibrahim Abou al-Rish, à l’AFP. Ils se plaignent du manque d’équipements pour mener à bien l’évacuation des victimes.
« Le bâtiment abritait de nombreuses personnes qui se croyaient en sécurité. Il a explosé au-dessus de leurs têtes », a-t-il dit. Plusieurs enfants jouaient à l’intérieur au moment de la frappe « qui a ciblé l’habitation et détruit toute la zone », selon lui.
Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne véhicule sa version habituelle en disant voir « frappé un terroriste de haut rang du Hamas qui était responsable de la planification et de l’exécution d’attaques terroristes » depuis ce secteur. Elle a argué avoir « pris nombre de mesures pour limiter les dommages aux civils ».
Hamas : Ce n’est plus permis
Le Hamas a condamné la frappe comme « l’un des pires actes odieux de génocide ». « L’armée d’occupation terroriste sioniste a commis un massacre en bombardant une zone résidentielle densément peuplée de civils et de déplacés », a-t-il affirmé dans un communiqué.
« Ces massacres incessants contre notre peuple sans défense – avec le soutien total de l’administration américaine, complice de cette agression – sont une tâche honteuse sur la conscience de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Il a lancé un appel aux Etats arabes et islamiques et a leurs peuples à agir. « Il est inacceptable que notre peuple palestinien soit laissé seul dans cette confrontation fatidique sans un véritable soutien à la hauteur du défi. Il n’est plus permis que les positions arabes et islamiques restent prisonnières de déclarations et de condamnations timides. Nous appelons les pays qui entretiennent encore des relations avec l’occupation criminelle sioniste à rompre ces relations et à fermer les ambassades de l’entité nazie. Nous appelons les masses de notre nation arabe et islamique et les peuples libres du monde à poursuivre leur mouvement béni de solidarité et de soutien à Gaza ».
A khan Younes, au sud de l’enclave, l’armée d’occupation israélienne a bombardé les tentes dans le quartier Mawaci, tuant 3 personnes dont une femme et un enfant.
Ci-dessous, la mère de l’enfant tué à Khan Younes
Un raid d’hélicoptère sur le camp de Nusseirat au centre a tué deux personnes dont un enfant qui a été retrouvé sans tête, ont rapporté des sources médicales.
Après deux mois de trêve dans la guerre à Gaza, l’armée d’occupation israélienne a repris le 18 mars ses bombardements aériens puis son offensive terrestre, après avoir refusé de passer à la seconde phase de l’accord conclu en janvier et qui permet de libérer tous les captifs en échange des détenus palestiniens. Israël dit vouloir de la sorte contraindre le Hamas à libérer les 58 captifs israéliens qu’il retient encore, dont 34 seraient morts selon l’armée d’occupation israélienne.
Mercredi, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé que 1.482 personnes sont tombées en martyrs depuis la reprise de l’offensive israélienne.
Selon le ministère, le bilan total depuis le début de la guerre, s’élève désormais à 50.846 martyrs dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, des données jugées fiables par l’ONU.
Un membre du bureau politique du Hamas, Hossam Badran, a jugé mardi « nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu », ajoutant que le contact avec les médiateurs qui avaient négocié la trêve de deux mois entrée en vigueur le 19 janvier était maintenu, mais qu’aucune nouvelle proposition n’était sur la table.
Source: Divers