Le président chinois Xi Jinping a appelé, ce vendredi 11 avril, l’Union européenne à « résister ensemble » face à la guerre commerciale de Donald Trump, le Premier ministre espagnol évoquant de son côté « le potentiel de croissance des relations » sino-européennes.
« La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international, et résister ensemble à toute coercition unilatérale », a lancé Xi Jinping à Pékin lors d’une rencontre avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
A l’issue de cette rencontre, le président espagnol a de son côté souligné que « l’Espagne et l’Europe ont un déficit commercial important avec la Chine que nous devons nous efforcer de rectifier ». Mais « nous ne devons pas laisser les tensions commerciales entraver le potentiel de croissance des relations (…) entre la Chine et l’UE », a souligné M. Sanchez.
Après son revirement spectaculaire mercredi, l’imprévisible président des Etats-Unis a une nouvelle fois défendu jeudi à Washington son offensive sur les droits de douane, en assurant qu’elle était une « bonne chose ».
De son côté, le président français Emmanuel Macron a prévenu dans un message posté sur X vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était « une pause fragile » et qu’ »avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires ».
Face à l’incertitude générée par la politique de Donald Trump, les marchés financiers continuaient de tanguer. Dans le sillage de New York la veille, l’indice vedette Nikkei de Tokyo a ainsi terminé la semaine en repli de 2,95% après avoir lâché plus de 5% en séance. Wall Street avait fini en net recul jeudi, le Dow Jones perdant 2,50% et l’indice Nasdaq – 4,31%.
Après une ouverture en baisse, les places chinoises ont néanmoins basculé dans le vert, à l’image de Shanghai dont l’indice reprenait 0,53% aux alentours de 06H30 GMT, les investisseurs reprenant leur souffle au terme d’une semaine de montagnes russes.
En Europe aussi, les marchés boursiers évoluaient en petite hausse à l’ouverture vendredi. A Paris, le CAC 40 prenait 0,84%, Francfort +0,33%, Londres +0,44% et Milan +0,17% aux alentours de 7H45 GMT.
Les Bourses reprennent leur souffle après le gel de 90 jours, annoncé mercredi par Donald Trump, des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.
Mais les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.
« Très intelligent »
Le cas de la Chine, finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%, effraie aussi les investisseurs.
L’UE, de son côté, a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé « très intelligent ».
Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.
« Il existe un large éventail de contre-mesures », a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant « une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques » et le recours à l’ « instrument anticoercition », surnommé « bazooka » et pensé comme un outil de dissuasion.
Trump s’est montré serein jeudi en jugeant que « la transition aura un coût et posera des problèmes » mais qu’en fin de compte, « ça sera une bonne chose ».
L’impétueux président a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.
Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé ne « rien » voir d’ « inhabituel aujourd’hui » sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.