L’armée d’occupation israélienne se prépare, ce samedi 9 août, sous les critiques internationales, à occuper la ville de Gaza, la plus grande du territoire palestinien, sous prétexte de « vaincre » le Hamas et assurer la libération des captifs.
Après 22 mois de guerre génocidaire ayant couté la vie à plus de 61.000 Palestinien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est confronté à une très forte pression en ‘Israël’ et de l’étranger pour mettre fin à son offensive dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une « famine généralisée », selon l’ONU.
Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien, l’armée d’occupation « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza », une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire.
À la suite de l’annonce de ce plan, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra dimanche à 10H00 (14H00 GMT) une réunion d’urgence sur Gaza, ont indiqué vendredi à l’AFP plusieurs sources diplomatiques.
Outre le « désarmement du Hamas et le retour de tous les captifs, vivants et morts », le plan vise à démilitariser la bande de Gaza et la placer sous contrôle israélien avant la mise en place « d’une administration civile » qui ne soit « ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne », a dit vendredi le bureau de Netanyahu sur X.
L’armée d’occupation « se prépare déjà aujourd’hui à la mise en œuvre complète des décisions », a indiqué le ministre de la guerre, Israël Katz.
De l’Allemagne, pourtant l’un des plus fidèles alliés d’Israël, à l’UE, en passant par la France, la Chine et de nombreux pays musulmans, l’annonce de ce plan a suscité la réprobation internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira samedi en urgence.
Berlin a annoncé suspendre les exportations d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza. Netanyahu a appelé le chancelier Friedrich Merz pour lui « exprimer sa déception » face à des sanctions qui selon lui « récompensent » le Hamas.
La France a pour sa part condamné vendredi soir « dans les termes les plus forts » le plan israélien. Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé sa « ferme opposition à tout projet d’occupation de la bande de Gaza et de déplacement forcé de sa population », dénonçant des « violations graves supplémentaires du droit international » qui « mèneraient à une impasse absolue ».
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a mis en garde ‘Israël’ contre « une escalade dangereuse » qui « risque d’aggraver les conséquences déjà catastrophiques pour des millions de Palestiniens ».
«Mépris des avertissements répétés de la direction militaire»
Le Hamas, qui retient toujours 49 captifs, dont 27 sont présumés morts, a réaffirmé que la décision israélienne signifiait le « sacrifice » de ces captifs.
Ce plan « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a déclaré le Forum des familles des captifs.
Actuellement, l’armée d’occupation israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75% de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005 en raison des opérations de la Résistance palestinienne.
Selon la radio publique Kan, le plan israélien prévoit « d’envahir la ville de Gaza, dont les habitants seront évacués dans les deux prochains mois » vers des camps de réfugiés. « Ensuite, les troupes encercleront la ville et opéreront à l’intérieur ».
Rappelons que vendredi, le Hamas a averti « l’occupation meurtrière que cette aventure criminelle lui coûtera cher et ne sera pas une promenade ».