La Turquie prépare une offensive terrestre dans le nord de l’Irak contre les bases arrières des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a rapporté jeudi le quotidien Yeni Safak, proche du pouvoir turc.
Cette opération, baptisée « Bouclier du Tigre », succéderait à l’opération « Bouclier de l’Euphrate », lancée le 24 août dans le nord de la Syrie contre les takfiristes du groupe Etat islamique (EI) et les milices kurdes, et qui a officiellement pris fin la semaine dernière.
Les autorités turques n’ont pas confirmé ces informations dans l’immédiat, mais le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé cette semaine que « Bouclier de l’Euphrate » aurait une « deuxième et une troisième étape », en Syrie et en Irak.
L’opération « Bouclier du Tigre » pourrait être lancée « fin avril ou début mai », après le référendum du 16 avril sur l’extension des pouvoirs du président Erdogan, affirme Yeni Safak. Selon le quotidien, des chars, pièces d’artillerie et véhicules de transport blindés utilisés pour l’opération en Syrie seront mobilisés.
Le journal dénombre neuf camps du PKK, organisation classée « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux, dans la région de Sinjar, qui s’étend de Mossoul à la Syrie, au sud de la frontière turque. L’organisation séparatiste kurde y était entrée en 2014, pour, selon elle, en chasser l’EI qui y massacrait les populations yézidies locales. D’après Yeni Safak, l’opération vise notamment à couper les voies de communication entre Sinjar et les monts Kandil, dans le nord de l’Irak, où se trouverait l’état-major du PKK.
Par ailleurs, l’offensive vise à empêcher la jonction de ces zones avec celles contrôlées en Syrie par des milices kurdes qu’Ankara considère comme des émanations du PKK. Les forces d’Ankara seront en outre appuyées par des Turkmènes d’Irak entraînés dans la base turque de Bachiqa (province de Mossoul), où sont déployés des soldats turcs depuis décembre 2015, au grand dam de Bagdad.
Une telle opération dans le nord de l’Irak risquerait de renforcer les tensions avec Bagdad, mais aussi Washington qui a maintenu une position méfiante face à l’incursion unilatérale de la Turquie en Syrie.
M. Erdogan a juré d' »éradiquer » le PKK après la rupture, à l’été 2015, d’un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Source: AFP