Le coordinateur israélien pour les otages et les personnes disparues a déclaré lundi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutenait un projet de loi autorisant l’exécution de prisonniers palestiniens.
Le parti d’extrême droite Pouvoir juif (Jewish Power), dirigé par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, a présenté ce texte, qui sera soumis à une première lecture mercredi à la Knesset.
Selon la chaîne publique KAN, le coordinateur Gal Hirsch a indiqué lundi devant la commission de la sécurité nationale du Parlement que Netanyahu avait exprimé son soutien à cette mesure.
Hirsch a précisé qu’il s’y était auparavant opposé « en raison du risque que cela faisait peser sur la vie des otages encore détenus à Gaza ».
« Les otages sont désormais vivants, et par conséquent mon opposition n’a plus lieu d’être », a-t-il ajouté.
En octobre, le Hamas avait libéré 20 captifs israéliens dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu négocié selon un plan en 20 points présenté par le président américain Donald Trump.
Dans l’entité sioniste, les projets de loi doivent être adoptés en trois lectures à la Knesset pour devenir loi.
La commission de la sécurité nationale de la Knesset a approuvé lundi la transmission du projet à sa première lecture, a indiqué le parti Pouvoir juif dans un communiqué.
Ben-Gvir réclame depuis longtemps une loi autorisant l’exécution de prisonniers palestiniens détenus dans les geôles de l’occupation.
Plus de 10 000 Palestiniens sont actuellement détenus, dont des femmes et des enfants, et font face à la torture, à la privation alimentaire et au manque de soins médicaux, selon des organisations palestiniennes et israéliennes. Plusieurs détenus sont morts en détention.
Les ONG affirment que Ben-Gvir a considérablement détérioré les conditions carcérales, en limitant les visites familiales, en réduisant les rations alimentaires et en restreignant l’accès aux douches.
Si elle était adoptée, cette loi constituerait la première loi israélienne officielle autorisant la peine de mort pour les Palestiniens depuis la fondation du régime d’occupation, renforçant ainsi son système d’apartheid et de répression.
Réaction du Hamas et du Jihad
Dans un communiqué publié le lundi 3 novembre 2025, le Hamas a déclaré que « la soumission de cette loi à la Knesset pour une première lecture expose le visage hideux de l’occupation sioniste », soulignant que de telles mesures « constituent une grave violation du droit international, du droit international humanitaire et de la Troisième Convention de Genève ».
Le mouvement de résistance a exhorté les Nations Unies, la communauté internationale et les organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme compétentes à « prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ce crime brutal ».
Il a aussi exigé « la formation de comités internationaux chargés de pénétrer dans les centres de détention, d’examiner les conditions de détention des prisonniers palestiniens et de dénoncer les atrocités qui y sont commises ».
Le Hamas a également appelé à faire pression pour la libération immédiate des détenus palestiniens, face aux informations effroyables faisant état de violations commises à leur encontre.
Pour sa part, le mouvement de résistance Jihad islamique a fait écho à la déclaration du Hamas. Pour lui aussi, le projet de loi « représente une nouvelle violation de toutes les chartes internationales et des normes humanitaires, et son approbation constitue un crime de guerre dans le cadre du génocide que l’occupation [israélienne] continue de perpétrer contre notre peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée ».
Le Jihad a averti que cette loi entraînerait l’exécution massive de milliers de prisonniers palestiniens. Il a juré de « ne ménager aucun effort » pour contrer les politiques agressives de l’ennemi à l’encontre des prisonniers et de l’ensemble du peuple palestinien.






