Le président américain Donald Trump a dénoncé mardi les « Etats voyous » qui sont selon lui une menace pour le monde et affirmé que l’armée américaine va devenir « plus forte que jamais », lors de sa première intervention dans le cadre de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies.
Les « Etats voyous » sont une menace « pour les autres nations et pour leur propres peuples », a déclaré mardi Donald Trump devant quelque 130 chefs d’Etat et de gouvernement, lors de leur réunion dominée par la menace nucléaire nord-coréenne et le sort de l’accord de non-prolifération avec l’Iran.
L’armée américaine « va bientôt devenir plus forte que jamais », a-t-il averti.
Selon l’AFP, Pyongyang et Téhéran sont les « deux bêtes noires » des Etats-Unis depuis l’arrivée à la Maison Blanche en janvier du milliardaire américain.
Des pays « indépendants » et « forts » sont à la base de l’ordre mondial, a aussi souligné Donald Trump, défendant une vision unilatéraliste du monde.
Risque de guerre
En ouvrant le bal des allocutions, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait plaidé plus tôt pour un « monde sans armes nucléaires », mettant en garde contre le risque d’une guerre avec la Corée du Nord.
Pour son premier discours devant l’Assemblée générale qui réunit au total 193 pays, le patron de l’ONU a souligné que la solution avec Pyongyang « devait être politique » et qu’il ne fallait pas sombrer dans « la guerre ».
« J’appelle le Conseil de sécurité à maintenir son unité » car « seule l’unité permettra de dénucléariser la Péninsule coréenne et (…) créer la possibilité d’un engagement diplomatique pour résoudre la crise », a-t-il insisté.
Parmi les orateurs qui vont suivre toute la journée, le président français Emmanuel Macron devrait se faire le chantre du multilatéralisme, à l’opposé de l’approche de Donald Trump.Comme pour le président américain, il s’agira de son premier discours à la tribune des Nations unies pour l’Assemblée générale annuelle de l’Organisation. Lors d’une rencontre bilatérale lundi, Donald Trump et Emmanuel Macron ont fait assaut d’amabilités.
« Il fait un super boulot en France » et « a eu l’une des plus grandes victoires électorales de tous les temps », a lancé le président américain. « Nous avons beaucoup de vues communes » et « la force de cette relation, c’est que nous nous disons tout », a renchéri Emmanuel Macron.
Lors de son intervention, le président français devrait défendre la nécessité de préserver les accords internationaux, obtenus souvent après de longues luttes.
C’est le cas de l’accord nucléaire iranien de 2015 que Donald Trump semble vouloir renier, estimant qu’il ne tient pas ses promesses pour contenir l’influence de l’Iran au Moyen-Orient.
L’accord conclu entre les grandes puissances et Téhéran, après 12 ans de discussions ardues, vise à contrôler l’usage pacifique de l’énergie nucléaire par l’Iran en échange d’une levée progressive de sanctions pesant sur ce pays.
La France a posé sur la table des discussions la possibilité d’un « complément » sur lequel les signataires pourraient travailler pour l’après 2025, une manière d’entrouvrir une porte de sortie pour Washington.
Parmi les autres pays appelés à s’exprimer mardi, au premier jour d’une semaine de discours, figurent la Suisse, le Nigeria, la Colombie, le Qatar, la Turquie, Israël, le Mali, l’Egypte ou l’Afghanistan. Les dirigeants russe et chinois sont absents, représentés par leur ministre des Affaires étrangères.
Parallèlement, de multiples réunions à thèmes (climat, « esclavage moderne », Centrafrique…) ou rencontres bilatérales se dérouleront tout au long de la semaine au siège des Nations unies ou dans de grands hôtels de New York.
Source: Avec AFP