Dans son éditorial, le journal panarabe Rai al-Youm s’attarde sur la récente attaque contre le palais royal saoudien à Djeddah et ses conséquences.
Samedi 7 octobre, au matin, deux gardes saoudiens ont été tués par balles et trois autres ont été blessés à Djeddah, à l’entrée du palais al-Salam, l’un des palais de la famille royale, au bord de la mer Rouge. Le tireur a été abattu par la garde royale.
L’attaque a visé un palais qui abrite la Cour royale de l’Arabie saoudite et les réunions du Conseil des ministres du royaume. La plus récente en date, deux jours avant que le roi Salmane ne parte pour Moscou, avait eu lieu mardi dernier en présence du monarque saoudien dans le même palais où sont souvent accueillies les délégations étrangères, précise l’article.
Cette attaque menée un jour de weekend est la première en son genre puisqu’un aussi important lieu, le deuxième plus important palais du royaume après le palais d’al-Yamamah de Riyad, n’avait jamais été visé auparavant.
De peur des frappes similaires, l’ambassade américaine en Arabie saoudite a demandé, dans un communiqué, aux ressortissants américains dans ce pays de prendre les mesures de précaution et de ne pas s’approcher du lieu de l’incident. Cela a d’ailleurs attisé la panique, étant donné que le communiqué a été publié avant l’annonce officielle de la nouvelle sur cette attaque par l’Organisation de la sécurité nationale de l’Arabie saoudite, ajoute Rai al-Youm.
L’article évoque ensuite les vastes commentaires et interprétations publiés dans les réseaux sociaux sur cette attaque :
« L’analyse la plus remarquable était peut-être celle qui établissait un lien avec une opération menée contre la cachette de terroristes à Riyad, le jeudi 5 octobre, deux jours seulement avant l’attaque contre le palais de Djeddah. Un atelier de fabrication de ceintures explosives et de bombes artisanales a été découvert et un plan d’attaque contre deux endroits affiliés au ministère saoudien de la Défense a été neutralisé lors de cette opération marquée par l’échange de feu entre les forces sécuritaires et les terroristes. Selon l’annonce officielle de Riyad, deux terroristes ont été tués et quatre autres, deux Saoudiens et deux Yéménites, ont été arrêtés au cours de cette opération. »
L’enchaînement des faits a donné lieu aux commentaires et analyses disant que l’attaque contre le palais de Djeddah aurait été effectuée par un élément de Daech pour venger l’attaque des forces sécuritaires saoudiennes contre une cachette de ce groupe terroriste à Riyad. Une version qui ne semblerait pas trop invraisemblable, bien qu’elle n’ait pas encore été approuvée par l’Organisation de la sécurité nationale de l’Arabie saoudite. Les responsables officiels de Riyad ont dit que les enquêtes étaient toujours dans leur phase préliminaire ; ils se sont bornés à dire que l’auteur de l’attaque contre le palais de Djeddah était un dénommé Mansour ben Hossein ben Ali Al Fahid al-Ameri, ressortissant saoudien de 27 ans en possession d’une kalachnikov et de trois bombes incendiaires.
Les retombées de cette attaque menée contre le cœur économique du royaume saoudien, deux jours exactement après l’attaque des forces saoudiennes contre Daech dans la capitale, pourraient s’avérer hyper-importantes et dangereuses. Ce n’est pas exclu que Daech ait adopté la même stratégie qu’il a révélé d’une plus vaste manière ces derniers mois contre des villes européennes afin de compenser ses échecs sur le terrain en Syrie et Irak. Et cette stratégie consisterait à redynamiser ses cellules dormantes en Arabie saoudite.
Pour l’instant, c’est toujours une hypothèse. Mais on pourrait dire avec certitude que l’Arabie saoudite est maintenant devenue une cible pour Daech. Le plan B de Daech pourrait y provoquer des attaques terroristes beaucoup plus atroces.
Source: PressTV