Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux et kurdes œuvrent de concert pour diviser la Syrie.
Selon l’AFP, la coalition internationale veut « former une force frontalière», dans le nord syrien où elle soutient les Kurdes syriens des Unités de protection populaire (YPG). L’objectif étant manifestement de pérenniser leur présence illégitime dans cette région et d’y installer un régime docile.
L’argument avancé étant en revanche : « empêcher la résurgence de l’EI », selon le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon.
« La coalition emmenée par Washington et ses alliées des Forces démocratiques syriennes (FDS) commencent à s’intéresser à la sécurité de la frontière», a-t-il argué.
« Il y a environ 230 individus qui sont en train d’être entraînés », a-t-il précisé, après avoir indiqué qu’elle sera formée de 30.000 miliciens.
Un responsable média des FDS, Mustafa Bali, a confirmé la création de « la force de sécurité frontalière », ajoutant que les entraînements avaient déjà commencé.
« Nous sommes en transition vers une nouvelle phase de coordination entre nous et la coalition internationale », a-t-il précisé à l’AFP.
« Les vastes zones et villes ayant été libérées ont besoin de quelqu’un pour les protéger », a-t-il ajouté.
Avec l’appui aérien et le soutien logistique de la coalition, les FDS ont réussi à chasser la milice wahhabite terroriste Daech de nombreux secteurs dans le nord de la Syrie, dont la province de Raqqa dont ils occupent la majeure partie, détruisant entièrement la capitale éponyme de cette province.
Ses membres occupent des territoires frontaliers de la Turquie au nord, de l’Irak à l’est. A l’ouest, ils ont des positions voisines de celles du pouvoir syrien.
Damas décidée à mettre fin à la présence US
Premiers concernés, Damas et Ankara ont réagi.
Le gouvernement syrien a sévèrement condamné cette décision la qualifiant de « agression flagrante contre la souveraineté et l’unité du sol syrien et une violation flagrante du Droit international ».
« Ce dont l’administration américaine a avancé, s’inscrit dans le cadre de sa politique destructrice dans la région et destinée à démembrer ses Etats et à y exacerber les tensions, pour torpiller les solutions à ses crises », a déploré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié ce lundi.
Accusant de trahison tout citoyen syrien qui « collabore avec ces milices parrainées par les Etats-Unis », il s’est engagé à mettre fin à la présence américaine en Syrie.
« La Syrie assure que son armée et son peuple,…, sont décidés à avorter le complot qui se renouvelle et à mettre fin à la présence américaine en Syrie, à ses supplétifs et ses collaborateurs pour étendre la légitimité sur la totalité du sol syrien », a-t-il conclu.
Erdogan veut « étouffer dans l’oeuf » la milice frontalière
Côté turc, c’est le président Recep Tayyip Erdogan qui a riposté en personne.
« L’Amérique a avoué qu’elle était en train de constituer une armée terroriste à notre frontière. Ce qui nous revient, à nous autres, c’est de tuer dans l’œuf cette armée terroriste », a lancé le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d’un discours enflammé à Ankara.
« Les préparatifs sont terminés, l’opération peut commencer à tout moment », a affirmé M. Erdogan, ajoutant que « les opérations se (poursuivraient) jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul terroriste ».
Le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, a accusé lundi les Etats-Unis de « jouer avec le feu » en constituant cette force frontalière.
Une offensive turque contre Afrine
Dimanche, lors d’une allocution télévisée prononcée le 14 janvier, le président turc a menacé de lancer une offensive contre Afrine « dans les jours à venir».
«Avec la volonté de Dieu, nous continuerons dans les jours à venir nos opérations lancées dans le cadre de l’opération Bouclier de l’Euphrate pour nettoyer nos frontières sud et débarrasser Afrine de la terreur», a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
«Le moindre trouble à la frontière sera, pour nous, un signal pour intervenir», a-t-il ajouté.
Son porte-parole Ibrahim Kalin avait auparavant accusé ces mesures comme étant destinées à » légitimer une organisation terroriste et la rendre pérenne dans la région sont inquiétantes », en allusion aux YPG qui sont une émanation syrienne du PKK, organisation classe sur la liste terroriste turque.
«Nous continuerons à lutter contre les organisations terroristes quelles que soient leur nom ou leur forme, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières», a-t-il prévenu.
La Turquie, qui a souvent visé des positions des YPG dans le nord de la Syrie. Un mouvement de troupes turques a été observé destination de la frontière avec la Syrie.
Russie: renverser Assad
Interrogé par l’agence russe Sputnik, le député de la Douma Vladimir Chamanov a estimee que le projet de la force de sécurité aux frontières en Syrie des États-Unis et leurs alliés vise à déstabiliser la situation dans le pays et renverser le Président syrien Bachar el-Assad.
«Le but est évident. Maintenir sa présence sur le territoire syrien et continuer à créer les conditions d’une déstabilisation pour renverser le régime d’el-Assad», a-t-il déclaré.
Sources: AFP, Sputnik, RT, Al-Manar