Une voiture piégée a explosé sur le passage d’une délégation de Ramallah composée de personnalités dont Rami Hamdallah, le Premier ministre de l’Autorité autonome palestinienne, et Majid Faraj, le chef de l’intelligence palestinienne.
L’attentat qui a eu lieu au passage frontalier de Beit Hanoun, a fait des blessés parmi l’escorte de la délégation. Le Fatah a aussitôt accusé le Hamas d’avoir planifié l’opération, sans preuve à l’appui. Ridicule, car les autorités du Hamas tentent depuis des semaines de renforcer l’unité nationale interpalestinienne au moment où la cause palestinienne est en danger et que de ce fait, elles n’auraient aucun intérêt à inviter un membre de l’AP pour le tuer à Gaza.
S’agit-il d’une attaque sous la fausse bannière ?
Certains analystes n’écartent pas l’hypothèse d’une opération sous faux drapeau. À qui profite cette tentative d’assassinat ? À ceux qui craignent un rapprochement inévitable inter-palestiniens alors que les récentes décisions américaines concernant la ville sainte de Qods ont uni plus que jamais les nationalistes palestiniens et la Résistance islamique. Israël est en premier lieu soupçonné.
Syrie visée à travers Gaza
Depuis des mois, des efforts américano-israéliens par l’intermédiaire de l’Égypte consistent en effet à obtenir un désarmement des branches armées du Fatah (Brigades des martyrs d’Al-Aqsa), et du Hamas (Brigades Izz ad-Din al-Qassam) et ce en prévision à ce qui pourrait être la grande guerre israélienne contre l’axe de la Résistance.
Des tensions croissantes entre Israël et la Syrie n’ont pas laissé indifférentes les factions palestiniennes. Depuis que les Brigades de Qassam ont renforcé leur présence au sein de l’appareil politique de Gaza, la ville s’oriente vers une réconciliation avec Damas. Le retour du Hamas dans l’axe de la Résistance est plus que jamais perceptible. La Résistance palestinienne a menacé d’ouvrir un front à Gaza contre Israël, si ce dernier part en guerre contre la Syrie, le Liban ou l’Iran. Le front sera large :
Le Hamas, le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front démocratique pour la libération de la Palestine, le Mouvement populaire de résistance et le Mouvement pour la liberté palestinienne ont déclaré en effet leur soutien à la Syrie et à l’Iran et se sont engagés à ne pas garder le silence si Israël attaquait un des deux pays.
Les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, l’aile armée du Hamas, ont déclaré qu’elles allaient faire de leur mieux pour protéger le peuple palestinien et répondre à toute agression israélienne, suite aux incidents à la frontière syrienne avec la Palestine occupée (dit Israël).
Israël sera harcelé sur son flanc nord
Selon les déclarations tenues par Mahmoud Mardawi, un dirigeant du Hamas à Gaza et ancien commandant militaire des Brigades à l’occasion d’une interview avec le site d’information Al-Monitor, « la position du Hamas sur les événements en Syrie envoie un message clair et sans concession à Israël. À savoir que le front de Gaza ne sera pas plus facile à vaincre que les fronts syriens et libanais et gazaoui et qu’Israël ne pourra pas les diviser. Le Hamas cherche également à rassurer la population palestinienne que l’idée d’une nouvelle guerre contre Gaza inquiète, en lui affirmant que les brigades Qassam sont capables de répondre à la menace israélienne ».
« Le Hamas veut également montrer à la Syrie que si Israël l’attaque, il se tiendra à ses côtés pour qu’elle n’ait pas à affronter seule l’ennemi, comme il l’a fait par le passé. Il sera donc plus difficile pour Israël d’attaquer Gaza, le Liban ou la Syrie », ajoute Mardawi.
Maher al-Taher, le directeur des relations politiques du FPLP, basé à Damas, a déclaré à Al-Mayadeen le 10 février qu’une guerre israélienne contre le Liban, la Syrie ou Gaza se transformerait nécessairement en un conflit plus large sur tous ces fronts à la fois.
Les récents événements en Syrie ont peut-être ouvert la voie au renforcement des relations entre le Hamas, le Hezbollah et l’Iran et la manifestation de soutien du Hamas envers la Syrie devraient mettre fin aux dissensions et permettre au Hamas de rétablir de bonnes relations avec tous les membres de l’axe de la Résistance, c’est-à-dire Téhéran, Damas et Beyrouth.
Source: PressTV