La Turquie s’est dite « préoccupée » après le débarquement de soldats émiratis sur l’île de Socotra au Yémen, appelant au respect de la souveraineté yéménite.
« Nous appelons tous les protagonistes à respecter le gouvernement yéménite légitime (démissionnaire, ndlr) et à éviter toute action susceptible de compliquer davantage la recherche d’une solution à la crise actuelle », a déclaré le ministère des Affaires étrangères turc dans un communiqué diffusé tard jeudi.
Le débarquement début mai de soldats émiratis, membres de la coalition dirigée par Ryad au Yémen, s’est produit sans coordination avec le gouvernement du président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, qui contrôle cette île située à 350 km des côtes yéménites dans l’océan Indien.
Des partisans du gouvernement ont protesté contre l’arrivée des soldats émiratis et souligné que leur présence ne se justifiait pas car il n’y avait pas de Houthis (forces d’Ansarullah) à Socotra, selon une source gouvernementale yéménite.
« Nous sommes préoccupés par ces développements qui font planer une nouvelle menace sur l’intégrité territoriale et la souveraineté du Yémen », a ajouté le ministère turc.
Les Emirats sont un pilier de la coalition menée par Ryad mais ils ont pris ces derniers temps leurs distances avec le président pro-saoudien Hadi.
Les relations entre la Turquie et les Emirats sont empreintes de méfiance, Ankara soutenant notamment le Qatar dans la crise qui l’oppose depuis six mois à ses voisins du Golfe.
Les Emirats voient aussi d’un mauvais oeil le soutien de la Turquie à des mouvements issus des Frères musulmans dans certains pays arabes.
Début janvier, la capitale turque Ankara avait rebaptisé la rue où se situe l’ambassade des Emirats arabes unis d’après le nom d’un dignitaire ottoman, Fahreddin Pacha, qui avait été critiqué par le chef de la diplomatie des Emirats, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane.
Source: Avec AFP