Le ministère russe de la Défense a accusé les Casques blancs d’avoir trafiqué les échantillons envoyés dans le cadre de l’enquête sur l’«attaque chimique» présumée du 4 février à Saraqeb.
Selon l’agence russe Sputnik, c’est le commandant des Troupes de la défense radioactive, chimique et biologique des Forces armées russes, Igor Kirillov, qui a lancé cette accusation, alors qu’il commentait le rapport de la mission de l’OIAC, chargée d’enquêter sur la présumée attaque chimique du 4 février à Saraqeb, dans le gouvernorat d’Idlib.
«Selon la pratique déjà établie et utile pour certains, la Mission a mené une enquête à distance confortable et a préparé un rapport dans lequel elle est arrivée à la conclusion que dans la banlieue de Saraqeb « le chlore avait probablement été utilisé comme arme chimique diffusée par des ballons à l’aide d’un procédé mécanique »», a déclaré le responsable russe au cours d’un briefing conjoint des ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense.
M. Igor Kirillov a stigmatisé les contradictions perceptibles dans les résultats des laboratoires consultés.
Selon lui, les deux laboratoires de l’OIAC qui ont analysé les échantillons remis par l’ONG Casques blancs ont obtenu des résultats contradictoires: «un laboratoire a trouvé des composés de chlore organique dans 14 échantillons, et l’autre dans aucun.»
Certains échantillons contenaient des traces d’explosifs, mais des témoins ont signalé qu’il n’y avait pas eu d’explosion de ballons, a souligné le responsable russe.
Les deux laboratoires ont identifié, dans les échantillons, des produits chimiques qui ne sont pas liés au chlore, a déclaré M.Kirillov, soulignant qu’il n’y avait pas non plus de concordance complète des résultats de l’analyse des échantillons concernant ces substances.
«La mission de l’OIAC ne prend pas ce fait en compte, indiquant seulement que « les échantillons contiennent des produits chimiques qui ne peuvent pas être expliqués comme étant naturellement présents dans l’environnement ou liés au chlore ».
À notre avis, la seule explication de la présence de ces substances dans les échantillons ne peut être que leur introduction délibérée par les Casques blancs, qui ont livré les échantillons à la mission», a conclu M.Kirillov.
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a confirmé le 16 mai que du chlore avait été «vraisemblablement utilisé comme arme chimique» en février lors d’une attaque contre la ville syrienne de Saraqeb, rapporte Sputnik.
Le rapport de l’OIAC sur «l’attaque chimique» présumée du 4 février à Saraqeb, dans le gouvernorat d’Idlib, avait pour but de discréditer le gouvernement légitime syrien dans une optique qui profite aux terroristes, a estimé en réponse la diplomatie russe, rapporte Sputnik.
Selon des observateurs, les puissances occidentales qui interviennent en Syrie sous la couverture de la coalition menée par les Etats-Unis ont besoin d’accuser Damas de recourir à des attaques chimiques, afin de justifier leur intervention et leurs frappes contre des sites gouvernementaux. Sachant que le mandat onusien leur admet uniquement de frappes contre le groupe terroriste wahhabite Daech.