Alors que la situation retourne à la normale dans le sud-ouest syrien, le rôle de la Russie s’impose plus que jamais dans cette partie névralgique, compte tenu de sa promiscuité avec le Golan syrien occupé par l’entité sioniste.
En effet, c’est la Russie qui a annoncé que les forces onusiennes sont retournées vers leur position après quatre années d’absence.
Au moment même elle assurait aussi que ses officiers se sont déployés dans cette zone.
Selon l’agence russe Sputnik, l’état-major interarmées russe a déclaré le jeudi 2 aout que la police militaire russe implanterait huit postes d’observation sur le plateau du Golan pour prévenir les provocations dans la région.
En même temps, le ministère russe annonçait que la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement a repris ses fonctions sur le plateau du Golan occupé. Elle avait suspendu ses opérations en Syrie puis retiré ses forces lorsque des terroristes du front al-Nosra ont enlevé 45 casques bleus en août 2014.
« Les soldats de la paix de l’ONU, assistés par les forces russes, viennent d’entamer leur première patrouille sur le plateau du Golan après 6 ans d’interruption », a déclaré aux journalistes le colonel général Sergey Rudskoy, chef de la principale direction opérationnelle de l’état-major général russe.
Après avoir libéré, dans la nuit du lundi 30 juillet, une région située à l’extrême ouest de la province occidentale de Deraa, l’armée syrienne a rétabli la sécurité sur ses frontières avec le Golan occupé.
Pour sa part, Israël se veut plutôt satisfaite de cette nouvelle situation.
Selon Sputnik, son ambassade à Moscou a argué avoir donné son feu vert au déploiement de policiers militaires russes sur les hauteurs du Golan situées à la frontière syro-israélienne et avoir été consulté.
Son ministre de la guerre Avigdor Lieberman a affiché un point de vue favorable au retour au calme dans le sud syrien, déclarant aux journalistes qu’il était d’avis que le Front syrien serait plus calme avec la restauration du pouvoir de l’administration de Bachar el-Assad.
«De notre point de vue, la situation revient à ce qu’elle était avant la guerre civile, ce qui signifie qu’il y a un vrai pouvoir incarné par une personne responsable et une autorité centrale», a-t-il souligné.
« Nous ne nous immiscerons pas dans les affaires intérieures syriennes tant que l’accord de 1974 ne sera pas violé. Avec le rétablissement du gouvernement syrien, le front syrien retrouvera son calme », a lancé Lieberman dans un discours à l’occasion de sa visite, le jeudi 2 août, dans une base aérienne israélienne au nord de la Palestine occupée.
Cette position ne peut faire oublier les tentatives effrénées qu’Israël avait déployées pour empêcher le retour de la légitimité syrienne, et celle d’y instaurer une zone tampon, similaire à celle qui avait été édifiée au sud du Liban. Les groupes terroristes qui ont été vaincus ou évacués disposait de l‘aide israélienne. Il est question de 6800 d’entre eux qui ont été soignés dans les hôpitaux de campagne israéliens et qui viennent d’être fermés.
Certes, Tel Aviv ne peut se montrer lésée par le nouveau statu quo imposé.
Mais dans les faits, estime le journal libanais al-Akhbar, elle s’emploie à obtenir de la Russie ce qui nourrit ses appréhensions.
Libermann a fait part de trois exigences centrales en plus du retour au statu quo qui régnait avant la guerre : respecter à la lettre les termes de l’accord de désengagement de 1974, empêcher l’Iran d’édifier des bases avancées contre Israël en Syrie, et empêcher la Syrie de devenir un point de passage des armements vers le Hezbollah au Liban. Faute de quoi, Israël s’érige le droit d’intervenir militairement.
Or, estime al-Akhbar, l’entité sioniste a de quoi craindre aussi la reconstruction de la force dissuasive syrienne dans le sud syrien. Ce à quoi la Russie devrait contribuer largement. Sauf si Moscou décide de consacrer la faiblesse de la Syrie pour pérenniser sa présence dans pays.
Sources: Al-Akhbar, Sputnik; Parstoday