Une centaine de migrants qui ont marché de Belgrade à la frontière croate, affirmaient ce lundi que ni le froid ni la police ne les convaincraient de rebrousser chemin et de renoncer à entrer dans l’Union européenne.
Emmitouflés dans des couvertures ou des vêtements chauds, ils ont passé leur troisième nuit dehors, endurant des températures négatives, contenus par une vingtaine de policiers serbes dans un enclos de barrières métalliques au milieu des champs de maïs.
Tandis qu’ils scandent « Ouvrez les frontières! », la police croate veille pour prévenir toute tentative de passage, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Selon Mirjana Ivanovic-Milenkovski du HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, leur périple est sans espoir: la priorité est « de leur faire comprendre qu’ils ne peuvent aller plus loin ».
Vendredi, après des semaines d’attente vaine en Serbie, ces migrants, principalement de jeunes Pakistanais et Afghans, ont quitté Belgrade pour rejoindre à pied le poste frontière près de Sid, à 120 kilomètres à l’ouest.
« Nous leur avons proposé à maintes reprises de les transférer dans des
centres d’accueil, mais ils refusent craignant d’être enregistrés en Serbie et de ne pouvoir continuer leur voyage », explique Ivan Miskovic, du Commissariat serbe aux réfugiés.
« Nous ne ferons pas demi-tour. Nous resterons ici, alors s’il vous plaît, ouvrez les frontières », dit Wali Khan qui affirme avoir 16 ans et avoir quitté l’Afghanistan il y a six mois. « Inch’Allah » (si Dieu le veut), la frontière s’ouvrira, dit Hayat Ali, un instituteur pakistanais de 44 ans.
Dans le groupe, deux Occidentales refusent de répondre aux journalistes. « Qui sont elles? Qui les a autorisées à travailler avec les migrants? », s’interroge Ivan Miskovic qui dénonce les activistes qui donneraient de « faux espoirs » aux migrants.
Mirjana Ivanovic-Milenkovski ne se prononce pas sur le caractère spontané de cette marche: « Nous espérons juste que ce ne soit pas organisé et qu’il n’y a pas des gens pour jouer avec ce groupe. Ils sont assez vulnérables comme ça. »
En juillet et en octobre, deux marches similaires, vers la Hongrie, avaient tourné court.
Selon les derniers chiffres, 6.400 migrants sont bloqués en Serbie, qui estime pouvoir accueillir 6 à 7.000 personnes.
Des centaines de milliers de migrants avaient transité par la Serbie en 2015 et début 2016. Cette route des Balkans avaient été coupée en mars, après la fermeture des frontières de plusieurs pays, dont la Croatie. Des petits groupes continuent de passer clandestinement.
Source: AFP