Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a présenté vendredi quatre recommandations destinées à améliorer la protection des Palestiniens dans les territoires occupés par Israël, de l’envoi d’observateurs au déploiement d’une force policière ou militaire sous mandat de l’ONU.
Ces recommandations sont contenues dans un rapport demandé par l’Assemblée générale de l’ONU à la suite d’un regain de violence contre Gaza, où 171 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis fin mars.
Guterres présente, dans le rapport de 14 pages, les quatre options suivantes:
– apporter une « présence plus solide de l’ONU sur le terrain », avec des observateurs des droits de l’homme et des observateurs des affaires politiques chargés de faire le point sur la situation.
– élargir l’aide humanitaire et l’aide au développement afin d' »assurer le bien-être de la population ».
– créer une mission civile d’observation qui serait présente dans des zones sensibles, comme les checkpoints et près des colonies israéliennes, avec pour mandat de rendre compte sur les questions de protection.
– déployer une force policière ou militaire, sous mandat de l’ONU, afin d’apporter une protection physique aux civils palestiniens.
Un mandat de l’ONU pour une force de protection nécessiterait une décision du Conseil de sécurité, au sein duquel les Etats-Unis pourraient utiliser leur droit de véto, afin de bloquer une mesure à laquelle s’opposerait ‘Israël’.
Une petite mission d’observation, composée d’Européens, a été déployée en 1994 dans la ville cisjordanienne d’Hébron, mais Israël a rejeté depuis les appels à une présence internationale dans les zones sensibles.
Prendre des enfants pour cible est inacceptable
Dans une résolution adoptée en juin, l’Assemblée générale condamnait Israël pour les victimes palestiniennes à Gaza et chargeait M. Guterres de lui faire des recommandations pour « un mécanisme de protection international » en faveur des Palestiniens.
« Prendre des civils pour cible, notamment des enfants, est inacceptable », écrit M. Guterres dans le rapport, soulignant que tous ceux qui violent le « droit humanitaire international doivent en être tenus responsables ».
Les efforts de l’ONU pour veiller au bien-être des Palestiniens doivent être renforcés, ajoute le responsable onusien, qui juge « particulièrement inquiétante » la crise financière affectant l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Cette dernière connaît un important déficit budgétaire après que l’administration du président américain Donald Trump a décidé de geler une partie de son aide financière.
Le dialogue entre l’administration US et les Palestiniens est rompu depuis la décision de M. Trump fin 2017 de reconnaître unilatéralement Jérusalem AlQuds occupée comme capitale d’Israël.
Les Nations unies ont mis en garde contre le risque de déclenchement d’une nouvelle guerre à Gaza, où trois conflits ont déjà éclaté depuis 2008.
Gaza: deux manifestants tués
Vendredi, deux manifestants palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza lors d’une marche le long de la frontière avec les territoires occupés.
Karim Abou Fatayer, 30 ans, a été mortellement atteint par des tirs israéliens non loin du camp de réfugiés d’Al-Boureij, a dit le ministère gazaoui de la Santé. Sadi Mouammar, 26 ans, a lui succombé à un tir dans la tête à l’est de Rafah, a-t-il ajouté.
Soixante-dix personnes ont été blessées par balles et environ 200 autres par d’autres moyens, notamment des gaz lacrymogènes, a précisé le ministère.
Par ailleurs à Jérusalem AlQuds occupée, les forces d’occupation ont tué un Palestinien qui avait l’intention de mener une opération à l’arme blanche.
La chaîne de télévision AlQuds a annoncé qu’un militaire israélien aurait été blessé, ce vendredi, dans l’attaque d’un individu inconnu à l’arme blanche dans la vieille ville d’AlQuds.
Une trêve durable
Au niveau politique, l’ONU et l’Egypte travaillent à un cessez-le-feu prolongé entre Israël d’une part et le Hamas, qui dirige Gaza, et ses alliés de l’autre.
Khalil al-Hayya, l’adjoint du chef du Hamas à Gaza, a affirmé vendredi qu’une trêve durable avec l’occupation était proche d’être conclue.
« A mon avis, oui, nous sommes proches d’un accord », a-t-il affirmé à l’AFP.
Il a estimé que les « pourparlers entre les factions (de la Résistance à Gaza), l’Egypte et l’ONU sont un grand pas en avant » pour arriver à un cessez-le-feu durable.
La bande de Gaza, territoire enclavé entre Israël, l’Egypte et Méditerranée, est soumise à un blocus par les Israéliens. La frontière avec l’Egypte est aussi la plupart du temps fermée.
Au moins 171 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Pour la première fois depuis 2014, un soldat israélien a été tué, le 20 juillet.
L’Egypte a par ailleurs annoncé que le point de passage de Rafah sera exceptionnellement ouvert dimanche 19 août en prévision de la fête du sacrifice pour les musulmans.
Source: Médias