Les autorités turques ont lâché la coalition de Hayat Tahrir al-Cham, en déclarant qu’elle est « une organisation terroriste » à l’instar de Daech.
C’est ce qu’a révélé le grand journaliste anglo-palestinien vivant en Grande Bretagne Abdel Bari Atwane dans l’éditorial qu’il publie sur son site al-Raï al-Yaoum.
Selon lui, c’est la seule signification pour la déclaration faite par le président turc Recep Tayyip Erdogan lorsqu’il a dit que son pays est déterminé « à éradiquer le terrorisme en Syrie et à y ramener la stabilité ». Ce qui veut dire, selon lui, que la Turquie a donné son feu vert pour passer à l’élimination de cette formation dont la colonne dorsale n’est autre que le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Cette dernière avait refusé récemment une demande turque de se dissoudre et d’expulser ses miliciens de nationalités non syriennes.
M. Atwane estime pour sa part que le président turc a pris cette décision après s’être rendu compte que la Russie soutient corps et âme l’offensive que prépare l’armée syrienne pour libérer la province d’Idleb, dont 60% de la superficie est occupée par Hayat Tahrir al-Cham.
D’après le grand journaliste jordanien, Ankara a aussi décidé de rallier le camp russe dans cette bataille alors que le camp occidental met en garde contre toute opération contre cette province, en prétextant une attaque chimique soi-disant préparée par Damas.
« La décision turque constitue un message fort à son allié américain et son partenaire au sein de l’Otan… Cela veut dire qu’il a transféré son fusil de l’épaule américaine à l’épaule russe, du moins sur le dossier syrien », écrit M. Atwane. D’autant que la relation avec les deux protagonistes est au plus mal ces temps-ci.
Les raisons pour lesquelles Ankara a rejoint le camp russe sont entre autre, énumère M. Atwane « la signature d’accords qui élèvent les échanges commerciaux avec la Russie a 100 milliards de dollars par an, l’édification du gazoduc russe Turk stream, l’achat du système antimissile S-400 et l’implantation de sa fabrication en Turquie et son engagement à soutenir l’Iran contre les sanctions américaines».
Selon lui, le renoncement de la Turquie au front al-Nosra aura des répercussions violentes dans la région. Elle constitue surtout le signe précurseur pour une réconciliation avec Damas.