Au lendemain de la visite en Syrie du chef de la diplomatie iranienne, les puissances occidentales ont intensifié leurs pressions pour empêcher la libération de la province d’Idleb.
Selon l’AFP, le président américain Donald Trump a mis en garde le lundi 4 septembre la Syrie, la Russie et l’Iran contre une offensive dans la province d’Idleb, arguant qu’une telle opération pourrait provoquer une « tragédie humaine ».
« Le président de la Syrie Bachar al-Assad ne doit pas attaquer imprudemment la province d’Idleb. Les Russes et les Iraniens commettraient une grave erreur humanitaire en prenant part à cette potentielle tragédie humaine », a tweeté Donald Trump.
« Des centaines de milliers de personnes pourraient être tuées. Ne laissons pas cela se produire! », a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs semaines, Damas masse des troupes aux abords de la province d’Idleb, située dans le nord-ouest de la Syrie, à la frontière avec la Turquie Cette dernière est majoritairement sous l’emprise de Hayat Tahrir al-Cham, une coalition de groupes jihadistes takfiristes menée par le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie .
La semaine passée, le secrétaire d’état américain John Bolton avait menacé de frapper la Syrie au cas où Damas aurait recours à une attaque chimique dans cette province. Une accusation infondée attribuée sans fondement à l’armée syrienne pour justifier une intervention militaire illégitime.
Même son de cloche de la part de la France qui a exprimé par la voix de son ministre français des Affaires étrangères « sa préoccupation » devant la possibilité d’une offensive d’envergure sur la province d’Idleb. Paris aussi avance comme raison qu’une telle opération « entraînerait des conséquences désastreuses » et « engendrerait une nouvelle catastrophe humanitaire et migratoire majeure » .
L’International Crisis Group (ICG), un centre de réflexion basée à Bruxelles, a lui aussi mis du sien en tentant de dissuader les Russes de participer à l’opération des forces syriennes .
Selon l’ICG, la Russie, dont l’appui aérien serait un élément décisif d’une offensive sur Idleb, doit comprendre qu’un bain de sang dans ce dernier fief de rebelles et de jihadistes nuirait à ses intérêts.
« En soutenant une offensive majeure, la Russie risque de compromettre ses objectifs politiques à long terme », écrit l’ICG dans une étude « Sauver Idleb de la destruction ».
La Russie doit éviter l’option militaire dans la mesure où elle « cherche non seulement à garantir la victoire militaire du régime », mais aussi sa « relégitimation (sur le plan) international », fait valoir l’ICG.
Selon l’AFP, malgré la mise en garde lancée lundi par M. Trump, des experts relèvent que les Etats-Unis semblent résignés à la perspective d’une victoire finale des forces gouvernementales syriennes.
Pour Jonas Parello-Plesner, un chercheur au Hudson Institute à Washington, les avertissements américains ont peu à voir avec la réalité actuelle en Syrie.
Et la réalité est qu' »Assad avance sur le terrain, aidé par l’Iran au sol et par la Russie dans les airs », pendant que les Etats-Unis placent leurs espoirs dans le processus de paix de Genève soutenu par l’ONU que l’on peut qualifier de « moribond », a relevé ce chercheur.