Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté, le lundi 17 novembre, pour le plan de paix de Donald Trump à Gaza, prévoyant en particulier le déploiement d’une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettaient en garde contre le risque d’une reprise de la guerre.
Treize de ses membres se sont prononcés en faveur de la résolution. Le président américain s’est félicité d’une « des approbations les plus importantes de l’histoire des Nations Unies ».
Donald Trump a remercié les pays siégeant au Conseil de sécurité, y compris la Russie et la Chine, qui se sont abstenues.
Plusieurs fois modifiée lors de négociations sensibles, la résolution « endosse » le plan du président américain qui a permis, depuis le 10 octobre, un cessez-le-feu fragile entre ‘Israël’ et le Hamas dans le territoire palestinien.
Pour Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, son adoption est « une étape importante dans la consolidation du cessez-le-feu » à Gaza, ravagée par deux années de guerre génocidaire israélienne lancée le 7 octobre 2023.
Hamas : la résolution américaine permettra d’atteindre les objectifs de l’occupation israélienne
Les factions de résistance palestiniennes ont rejeté une tutelle internationale. Dans ce contexte, le Hamas a affirmé que la résolution « ne répond pas aux revendications et aux droits politiques et humanitaires du peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza, qui subit depuis deux ans une guerre d’extermination brutale et des crimes sans précédent commis par l’occupation terroriste, sous les yeux du monde entier. »
Dans son communiqué, le Hamas a précisé que la résolution « impose un mécanisme de tutelle internationale à la bande de Gaza, ce que notre peuple, nos forces et nos factions rejettent », en faisant référence au point visant la création d’une Force internationale de stabilisation.
Le Hamas a ajouté que cette décision « instaure un mécanisme visant à atteindre les objectifs de l’occupation (israélienne), objectifs qu’elle n’a pas réussi à atteindre malgré sa guerre d’extermination brutale », dont les effets et les répercussions « continuent de s’étendre et de persister malgré la déclaration de fin de guerre conformément au plan du président Trump ».
Le communiqué du Hamas estime que cette décision comme « une séparation de la bande de Gaza du reste des territoires palestiniens, une tentative d’imposer une nouvelle réalité qui ignore les constantes de notre peuple et ses droits nationaux légitimes, privant ainsi le peuple palestinien de son droit à l’autodétermination et à la création de son État avec AlQods pour capitale ».
Le mouvement de résistance palestinien a déclaré que « résister à l’occupation par tous les moyens est un droit légitime garanti par le droit international et les conventions internationales, et que les armes de la résistance sont liées à l’existence même de l’occupation. Toute discussion relative à la question des armes doit rester une affaire nationale interne, liée à un processus politique garantissant la fin de l’occupation, l’établissement de l’État et l’autodétermination. »
Il a soutenu que « confier des missions et des rôles à la force internationale dans la bande de Gaza, notamment le désarmement de la résistance, la prive de sa neutralité et la transforme en partie prenante au conflit, en faveur de l’occupation. », le communiqué ajoute que « toute force internationale, si elle est déployée, devrait être stationnée exclusivement à la frontière afin de séparer les forces et de surveiller le cessez-le-feu. »
Le Hamas a également affirmé que la force internationale doit « être placée sous la pleine supervision des Nations Unies et opérer exclusivement en coordination avec les institutions palestiniennes officielles, sans aucun rôle pour l’occupation, et doit œuvrer pour assurer l’acheminement de l’aide sans devenir une autorité de sécurité persécutant notre peuple et sa Résistance ».
Le Jihad islamique palestinien rejette une tutelle internationale
Pour sa part, le Jihad islamique palestinien a rejeté la résolution américaine adoptée par le Conseil de sécurité car « elle instaure une tutelle internationale sur la bande de Gaza ».
Et d’ajouter: « La résolution du Conseil de sécurité sépare la bande de Gaza du reste des territoires palestiniens et impose une nouvelle réalité qui contredit les principes fondamentaux de notre peuple ».
« Le droit de notre peuple à résister à l’occupation est garanti par le droit international, et les armes de résistance constituent la garantie de ce droit », a-t-il réitéré.
Mandat jusqu’au 31 décembre 2027
La résolution, vue par l’AFP, donne mandat jusqu’au 31 décembre 2027 à un « Comité de la paix », organe de « gouvernance de transition » jusqu’à la réforme de l’Autorité palestinienne. Ce comité doit être présidé par Donald Trump.
Le texte « autorise » aussi une « force de stabilisation internationale » (ISF) chargée notamment de la sécurisation des frontières avec l’entité sioniste et l’Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement « des groupes armés non étatiques », de la protection des civils et de la formation d’une police palestinienne. La composition de cette force n’est pas évoquée.
Après la réforme de l’Autorité palestinienne, « les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’Etat », dit le texte.
Objections russes
L’ambassadeur russe, Vassili Nebenzia, a regretté que « le Conseil donne son aval à une initiative américaine sur la base de promesses de Washington, accordant le contrôle total de la bande de Gaza au Comité de la paix ».
D’autres Etats membres ont exprimé des réticences, s’inquiétant d’un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l’ISF.






