Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, des milliers de Syriens ayant fui les bombardements dans la province d’Idleb et ses environs sont revenus dans leurs localités depuis l’annonce lundi d’un accord russo-turc concernant l’ultime grand bastion insurgé de Syrie, a indiqué mercredi une ONG, rapporte l’AFP.
Ces dernières semaines, le povoir syrien avait massé des renforts aux abords d’Idleb, région frontalière de la Turquie dans le nord-ouest, en preparation a la liberation de cette province, dont plus de 60% de la superficie est controlee par les milices qui gravitent autour de la mouvance jihadiste takfiriste.
Fuyant ces violences, concentrées dans le sud de la province ou le nord de la région voisine de Hama, plus de 30.000 personnes avaient fui leurs localités, selon l’ONU, se dirigeant plus au nord vers la frontière turque.
Moscou et Ankara ont dévoilé lundi soir la création d’une « zone démilitarisée » à Idleb, éloignant ainsi la perspective d’une offensive.
Depuis cette annonce, « près de 7.000 déplacés sont rentrés dans leurs localités et villages, en particulier le sud-est d’Idleb et le nord de Hama », a indiqué mercredi le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Certaines de ces localités se trouvent dans la future zone démilitarisée, qui doit servir de zone tampon entre les territoires insurgés d’Idleb et les zones gouvernementales tout autour.
Les retours ont débuté avant même l’annonce de lundi, à la faveur d’un calme relatif qui régnait dans la province, mais le rythme s’est accéléré après l’accord, a précisé M. Abdel Rahmane.
Mardi près de la frontière turque, des dizaines de déplacés installés dans un camp ont célébré l’accord, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « On va rentrer si Dieu le veut », « Merci à nos frères les Turcs ».
« On réclame des garanties pour le retour des déplacés, on ne veut pas de violations ou des bombardements sur les civils », a confié Abou Adel, originaire du sud de la province d’Idleb.
« On ne veut pas être déplacés une deuxième, troisième, quatrième fois, on en a assez (…) d’être dans des tentes, on veut rentrer dans nos maisons et retrouver les écoles des enfants », se plaint Morhaf al-Jadou.