Les tensions entre l’Arabie saoudite et le Koweït sur des champs pétroliers communs se sont récemment intensifiées, a rapporté ce mardi Al-Jazeera citant un responsable koweïtien.
Nizar Al-Adsani, vice-président et chef de la direction de Kuwait Petroleum Corporation, a déclaré que la situation entre les deux pays s’était même aggravée suite au refus de Riyad de signer l’accord sur les coopérations conjointes de la production du pétrole des gisements de Khafji et Wafra.
Selon la chaîne qatarie citant le responsable koweïti, l’accord entre les deux pays a échoué parce que le dossier est politisé.
Se référant à la visite du mois dernier du prince héritier saoudien au Koweït, Nizar al-Adsani a dit que le voyage de Mohammed ben Salmane n’avait pas été couronné de succès.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est rendu le 29 septembre au Koweït pour une importante visite officielle de deux jours, mais il a écourté cette visite pour la réduire à quelques heures à peine. Fouad Ibrahim, écrivain et analyste politique arabe, écrit sur sa page Twitter : « Il n’existe qu’une seule explication : les dirigeants koweïtiens ont mis à la porte le prince saoudien ! »
D’après les sources consultées par Al-Jazeera, les négociations entre les deux parties n’avaient pas permis de rapprocher les deux pays d’un accord, le Koweït résistant à l’opposition de Riyad à un contrôle accru sur les champs.
« Cela ne s’est pas bien passé parce que la souveraineté du Koweït n’est pas négociable », a déclaré une source à l’agence de presse Reuters.
Ben Salmane a rencontré l’émir du Koweït, le cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, et le prince héritier, Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, mais la visite a été écourtée, ont indiqué les sources.
L’Arabie saoudite et le Koweït auront du mal à reprendre la production de pétrole des gisements exploités conjointement dans un avenir proche en raison d’approches divergentes et de relations politiques ombrageuses entre les deux parties.
Les deux pays ont arrêté la production des gisements de pétrole exploités conjointement, Khafji et Wafra, dans la zone dite neutre, il y a plus de trois ans, diminuant au passage la production d’environ 500 000 barils par jour, soit 0,5 % de l’approvisionnement mondial en pétrole.
Par ailleurs, une autre source a déclaré que l’Arabie saoudite souhaitait avoir plus de poids et davantage de contrôle dans l’exploitation pétrolière dans la zone.
Autre pomme de discorde dans les relations de Riyad avec le Koweït : la signature ce mois-ci par le Koweït d’un plan de coopération en matière de défense avec la Turquie pour renforcer les relations bilatérales.
Signé à Koweït par de hauts responsables militaires des deux pays, cet accord prévoit un échange d’expériences et de savoir-faire visant à renforcer la coordination militaire.
La Turquie et l’Arabie saoudite sont actuellement aux prises avec une grave crise diplomatique à la suite de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul.
Les tensions entre l’Arabie saoudite et le Koweït à propos de l’embargo contre le Qatar voisin et leurs divergences de vues sur les relations avec l’Iran aggravent également les tensions.
Le Koweït tente de négocier pour lever l’embargo imposé à Doha par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
L’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l’Égypte ont rompu leurs liens diplomatiques, commerciaux et de transport avec Doha l’année dernière, l’accusant de financer le terrorisme. Le Qatar rejette les accusations.
Le Koweït a cherché à rester neutre dans cette affaire, bien que les efforts de l’émir pour résoudre le conflit aient eu peu de succès jusqu’à présent.
Source: PressTV