Il y a huit mois, alors que l’Europe faisait des promesses pour sauver le Plan global d’action conjoint (PGAC, accord sur le nucléaire iranien), mais aussi le commerce avec l’Iran, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei avait affirmé que les Européens n’étaient pas dignes de confiance. Une déclaration qui se confirme aujourd’hui.
La chaîne Al-Alam relate les déclarations du Leader de la Révolution, lors d’une réunion, en juillet dernier, avec le cabinet.
Lors de cette réunion, le Leader de la Révolution islamique a déconseillé le gouvernement d’associer l’économie iranienne à l’instrument d’appui européen aux échanges commerciaux, connu sous le nom d’INSTEX.
Le site officiel de l’Ayatollah Khamenei a publié ce lundi 4 mars une vidéo, montrant la méfiance du Leader de la Révolution islamique, envers la bonne volonté des Européens de protéger le commerce avec l’Iran malgré les sanctions américaines.
Pour rappel, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à la République islamique d’Iran, après que le président américain, Donald Trump, eut retiré unilatéralement Washington du PGAC, en mai 2018.
Cette mesure a été désavouée par les Européens qui, depuis, prétendent vouloir sauver l’accord nucléaire, ainsi que le commerce avec l’Iran. Pourtant, leurs initiatives de créer des mécanismes financiers pour commercer avec l’Iran malgré les sanctions US, y compris l’INSTEX, n’ont donné jusqu’ici aucun résultat concret.
Dans l’optique du Leader, avoir cherché solutions aux difficultés économiques du pays, uniquement par le biais du PGAC était une mauvaise démarche qui n’a réglé aucun problème.
L’Ayatollah Khamenei a également recommandé au gouvernement de ne pas agir de sorte que le peuple se fasse l’idée que tout dépendrait du « paquet européen ». « Certes, les Européens ont bel et bien la responsabilité d’expliquer comment ils veulent défendre nos intérêts sous forme du soi-disant paquet européen. Mais ne faites pas de cela le souci majeur du pays », précise le Leader, rappelant, en même temps, au gouvernement, ce qui doit se faire sur le plan intérieur, indépendamment des promesses européennes.
« Nous avons des choses à faire dans notre pays ; nous avons des potentiels et ces potentiels doivent se concrétiser. Vous devriez donc vous y atteler. Ne liez pas l’amélioration économique du pays à une chose qui risque d’être en dehors de notre contrôle », a ajouté le Leader de la Révolution islamique.
Après plusieurs mois de discussions sur les moyens supposés pouvoir garantir la poursuite des échanges commerciaux avec Téhéran, les Européens ont dévoilé le mois dernier leur instrument d’appui aux échanges commerciaux, connu sous le nom d’INSTEX.
Les responsables iraniens ont affirmé que l’Iran ne céderait jamais aux conditions humiliantes de l’Europe pour faire respecter l’INSTEX.
De hauts responsables iraniens se sont opposés aux conditions préalables imposées par l’Europe, selon lesquelles l’Iran devait adhérer au GAFI (Groupe d’action financière) et entamer des négociations sur son programme de missiles avant l’entrée en vigueur de l’INSTEX.
Lors de cette réunion tenue il y a huit mois, le Leader a également critiqué la « malveillance » européenne pour avoir traîné les pieds sur le mécanisme de paiement jusqu’en novembre, lorsque la première série de sanctions américaines visant les exportations de pétrole iranien est entrée en vigueur.
Le Leader a aussi rappelé que la malveillance européenne ne se limitait pas à leur politique actuelle ; divers dirigeants européens ont fait preuve d’une telle attitude au cours des siècles passés.
Source: PressTV