L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a mis en garde lundi contre le risque d’attaques visant des installations ou des matériaux nucléaires, au premier jour d’une conférence internationale sur la sécurité nucléaire à Vienne.
« Des terroristes et des criminels vont chercher à exploiter toute faille dans le système de sécurité nucléaire mondial », a prévenu le secrétaire général de l’AIEA, Yukiya Amano, soulignant que « tout pays peut devenir la cible d’une attaque » de ce type.
Ces attaques peuvent aussi bien viser des installations que des matériaux radioactifs « en transit », a-t-il souligné. M. Amano a appelé à accorder « davantage d’attention » aux conditions de « rapatriement et de traitement des sources radioactives usagées ».
Le risque terroriste porte d’une part sur la possibilité de voir des « bombes sales » confectionnées à partir de matériaux radioactifs dérobés, et d’autre part sur des attentats directement visant des installations nucléaires, selon l’AIEA.
Illustration de ces risques, la police belge avait mis la main en décembre 2015 sur une dizaine d’heures d’enregistrements vidéo ciblant un haut responsable de l’industrie nucléaire belge.
Des centrales nucléaires françaises ont par ailleurs été survolées à plusieurs reprises par des drones non identifiés. En juin 2013, Paris avait ouvert une « enquête approfondie » après des révélations de presse faisant état de graves lacunes de sécurité à la base nucléaire de l’Ile-Longue, le coeur de la dissuasion nucléaire française.
En une vingtaine d’années, l’AIEA a recensé quelque 2.800 cas de trafic, de détention illicite ou de « perte » de substances radioactives.
La conférence, organisée au siège de l’AIEA à Vienne, réunit des centaines d’experts et de ministres issus des 168 pays membres de l’organisation.
Source: AFP