Deux Palestiniens sont tombés en martyr vendredi par des tirs de soldats israéliens en deux endroits distincts lors de manifestations le long de la frontière entre la bande de Gaza et les territoires occupés, a indiqué le ministère de la Santé gazaoui.
Ces nouvelles manifestations interviennent une semaine avant une large mobilisation attendue à l’occasion du premier anniversaire de la « Grande marche du retour », un mouvement de contestation commencé le 30 mars 2018 contre le blocus israélien et pour le droit des Palestiniens à retourner sur les terres qu’ils occupaient avant l’usurpation de la Palestine en 1948.
Depuis mars 2018, la bande de Gaza, coincée entre l’entité sioniste, l’Egypte et la Méditerranée et éprouvée par les guerres, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien, est le théâtre de protestations hebdomadaires le long de la frontière.
Vendredi, un homme de 24 ans est mort après avoir été atteint à la tête par un tir israélien à l’est de la ville de Gaza, a dit le ministère gazaoui de la Santé.
Un autre homme de 29 ans est mort après avoir été touché au torse à l’est du camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de l’enclave, a-t-il précisé.
Au moins 62 autres Gazaouis ont été blessés par des tirs israéliens, a-t-il ajouté.
« 3 équipes de secouristes ont été visés par les tirs d’occupation. Un journaliste a également reçu une balle israélienne au pied à l’est de Gaza », a-t-on précisé de source palestinienne citée par le site d’information PalToday.
L’armée israélienne ne s’est pas exprimée sur ces agressions, mais a indiqué qu’environ 9.500 Palestiniens avaient manifesté en différents points.
Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas repoussé l’occupant
Chose rare, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh s’est rendu dans l’est de Gaza où se tenait les manifestations, selon des correspondants de l’AFP.
S’adressant aux manifestants, il leur a déclaré que leur présence avait pour but « d’envoyer un message à l’occupant (israélien) que nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas repoussé l’occupant hors de nos terres ». Il a appelé des milliers de manifestants à se rassembler le 30 mars.
Au moins 257 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis mars 2018, la grande majorité le long de la frontière. Deux soldats israéliens ont en outre été tués par des snipers palestiniens depuis cette date.
Le Conseil des droits de l’Homme condamne l’usage de la force contre les Gazaouis
Entre-temps, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté vendredi une résolution condamnant « l’utilisation intentionnelle par Israël d’une force excessive et létale » contre des manifestants à Gaza.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a aussitôt réagi qualifiant d' »hypocrite » la condamnation du Conseil.
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies avait annoncé qu’il publiera ce mois-ci une série de rapports critiquant ‘Israël’.
L’un d’entre eux vise notamment à accuser l’armée d’occupation de « crimes de guerre » lors des manifestants qui ont lieu chaque vendredi à la frontière avec Gaza.
Sources: AFP + Paltoday + Médias israéliens