Trois jours après la fin de la réunion « sécuritaire » de Qods, le Premier ministre israélien revient à la charge et menace à nouveau de frapper le territoire syrien pour « en bouter l’Iran ». Mais le contexte dans lequel ses menaces sont brandies est bien différent par rapport à il y a une semaine. À Qods, la Russie n’a pas transigé sur ses liens stratégiques avec l’Iran et le conseiller pour la sécurité russe, Patrushev est même allé jusqu’à mettre en garde Israël contre les frappes aériennes en Syrie qui « menacent aussi la vie des militaires russes ».
Ce contexte de tension à peine voilée s’est greffé peu après à un autre, aussi tensionnel que le premier, et marqué par l’allégation de Tel-Aviv à l’encontre de la Russie. Le brouillage des signaux GPS à l’aéroport de Tel-Aviv n’a été révélé que jeudi 27 juin par l’armée israélienne, qui n’a pas tardé à en accuser la Russie.
Le brouillage a repris vendredi 28 juin et s’étend, d’après les sources israéliennes, désormais de Tel-Aviv jusqu’à Haïfa dans le nord. Le brouillage des signaux GPS avait commencé il y a presque une semaine et a perturbé des vols civils à l’aéroport Ben Gourion. Des sources israéliennes ont accusé le dispositif de guerre électronique russe installé sur la base aérienne à Hmeimim en Syrie, base que les terroristes pro-Turquie, et pro-Israël ne cessent d’attaquer au drone mais Moscou a promptement réagi en qualifiant ces accusations de totalement « ridicules ».
Cité par Haaretz, l’ambassadeur de Russie à Tel-Aviv a qualifié, jeudi 27 juin, ces accusations de « fausses » et d’« infondées ».
Ceci étant, il s’agit d’une accusation qui est loin d’être anodine. À quoi rime-t-elle?
Lors d’une cérémonie de remise des diplômes, tenue, vendredi 28 juin, sur la base aérienne Hatzerim, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis qu’Israël poursuivrait « ses frappes préventives » contre tout pays voulant l’attaquer.
Si par le terme « toute partie voulant attaquer Israël », le PM sioniste entend avant tout l’axe de la Résistance, il n’en reste pas moins que sa menace concerne aussi la Russie. Le régime israélien accuse les troupes russes basées à Hmeimim d’avoir mené une cyberattaque durable contre son secteur aérien qui va de Tel-Aviv à Haïfa, une accusation sans précédent.
La base russe à Hmeimim se trouve en effet désormais au cœur de la bataille d’Idlib.
La dernière attaque des terroristes retranchés à Idlib, et pilotés par l’armée turque, l’OTAN et Israël a visé la base aérienne russe, le 26 juin.
Selon Al-Masdar qui avait rapporté l’information, les terroristes implantés dans l’ouest d’Idlib avaient tenté de bombarder à coup de missiles la base aérienne russe au sud-ouest de Lattaquié avant que « l’armée russe ne repousse cette attaque ».
Cette tentative d’attaque au missile a été neutralisée par des batteries de missiles antimissiles Pantsir 1 entre autre. Plus d’une dizaine de frappes au drone ont d’ailleurs été enregistrées courant mai contre cette même base d’où décollent les avions russes et syriens pour bombarder les positions des terroristes à Idlib.
En accusant la Russie d’avoir agi contre lui depuis la base Hmeimim, le régime israélien préparerait sa contribution officielle à la guerre d’Idlib. C’est à Hmeimim que la Russie a déployé entre autre ses batteries de S-300 et S-400 et c’est toujours en essayant de percer la défense arienne russe à Lattaquié que le régime de Tel-Aviv a provoqué en septembre 2018 le crash d’un Il-20 de l’armée russe.
« Ce n’est pas un hasard si presque parallèlement à l’accusation anti-russe de Tel-Aviv exprimée par l’armée israélienne, la Turquie a aussi accusé Damas d’avoir tué un de ses soldats et intensifié ses pilonnages contre l’armée syrienne. Tout va dans le sens d’une intensification des opérations militaires contre la Syrie et ses alliés russe et iranien et ce sur fond d’une confrontation désormais directe qui tend à se passer des intermédiaires. Malgré la polémique anti US autour des S-400, la Turquie tend à se distancer de Moscou d’où ses frappes contre l’armée syrienne et ses avertissements en direction de la Russie. Malgré les efforts de Moscou, le régime israélien s’apprête à ouvrir le front sud syrien tout en justifiant sa présence dans la bataille d’Idlib », note un analyste rejoint par Presstv.
Source: Avec PressTV